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Tracking: trois organisations de défense des droits humains interpellent le gouvernement

(Belga) La Ligue des droits humains (LDH), la Fédération internationale pour les droits humains et la Liga voor Mensenrechten ont adressé vendredi une lettre ouverte au gouvernement fédéral pour faire part de leurs inquiétudes au sujet des solutions technologiques de "tracking" dans le cadre de la lutte contre le Covid-19. Les organisations avertissent que "les droits humains ne doivent pas devenir des victimes collatérales".

Les trois organisations dénoncent "le caractère a priori excessif et prématuré des projets de tracking" abordés mercredi en commission Santé de la Chambre par le ministre Philippe De Backer. Elles invitent les autorités à privilégier d'autres moyens de sortie de crise avant d'avoir "recours à ces dispositifs attentatoires aux droits fondamentaux des individus". Les associations avertissent que "de circonstances exceptionnelles en circonstances exceptionnelles, il est un risque non négligeable de s'inscrire progressivement et durablement dans un modèle social non désiré." Dès lors, la collecte et le partage de données ne peuvent dépasser les mesures liées uniquement au Covid-19, doivent respecter la vie privée des individus, être clairement limitées dans le temps, encadrées par des critères préétablis et la nécessité du maintien d'une telle mesure doit faire l'objet d'un réexamen régulier. Les organisations de défense des droits humains estiment également que le consentement de chacun, la transparence, l'accès à l'information et l'absence de discrimination représentent des conditions sine qua non à la mise en œuvre du tracking. De plus, "aucun contrat ne doit être passé avec des entreprises ou acteurs impliqués dans des violations des droits humains ou ne disposant pas d'une politique efficace relative à son devoir de vigilance en matière de droits fondamentaux". Pour finir, les organisations exigent la constitution d'un groupe transdisciplinaire d'experts et de praticiens chargés de suivre la mise en œuvre du tracking pendant toute sa durée s'il est finalement décidé d'y avoir recours, tout en insistant sur le fait que, dans l'état actuel des choses, "de tels outils ne devraient pas être développés ni adoptés." (Belga)

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