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Trafic transmanche fluide au premier jour du Brexit

Près de 200 camions ont emprunté le tunnel sous la Manche "sans aucun problème" dans la nuit de jeudi à vendredi, après la sortie du Royaume-Uni du marché unique européen et le rétablissement des formalités douanières, a indiqué la direction de Getlink, exploitant du tunnel.

Après une pause du trafic maritime pour le réveillon, un premier ferry venu du Royaume-Uni après son divorce d'avec l'Union européenne a aussi accosté au port de Calais à 10H15.

Le "Pride of Kent" de la compagnie P&O Ferries, a déversé 36 camions sur les quais, dont trois ont été orientés pour des contrôles supplémentaires, les autres étant autorisés à poursuivre leur route, a constaté l'AFP.

Pour l'Eurotunnel, le trafic a été assez soutenu pour une nuit exceptionnelle et historique, tout s'est bien passé", a indiqué à l'AFP un porte-parole du groupe Getlink. "Tous les camions avaient bien rempli les formalités" désormais imposées par le Brexit, "il n'y a pas eu de rejet de camions", a-t-il précisé.

Côté français, les nouvelles formalités sont entrées en vigueur dès minuit, avec l'arrivée sur le "pit stop" - point de contrôle des camions en partance pour le Royaume-Uni - d'un premier poids lourd venant de Roumanie, transportant courrier et colis.

En plus des habituels contrôles de sécurité et de sûreté, des agents ont scanné devant la presse sa plaque d'immatriculation. "Je suis très heureux, c'est un privilège pour moi" a déclaré son chauffeur, Toma Moise, 62 ans, avant que la maire de Calais, Natacha Bouchart, n'appuie symboliquement sur le bouton autorisant son départ.

"C'est un moment historique (...) c'est 48 ans de retour en arrière avec des conséquences pour lesquelles nous n'avons pas encore tous les contours", a-t-elle déclaré à l'AFP. La première navette ferroviaire en provenance du Royaume-Uni a ensuite débarqué sans encombre son premier lot de camions.

Les entreprises doivent désormais se soumettre à des formalités dans les deux sens, et déclarer aux douanes françaises leurs marchandises, en amont sur internet, via le système informatique baptisé "frontière intelligente".

Sur la base de ces déclarations et d'une analyse de risques faite pendant la traversée, les transporteurs se voient décernés soit un feu vert leur permettant de continuer leur route, soit un feu orange, pour les arrêter et les mettre en conformité.

Le président du port de Calais, Jean-Marc Puissesseau, s'est dit "serein" jeudi pour la gestion du trafic, "parce que depuis maintenant trois ans, nous avons pu parfaire ce que nous avions préparé" pour amortir le Brexit.

Aujourd'hui, 70% des échanges commerciaux entre le Royaume-Uni et l'UE passent par Calais et Dunkerque. En moyenne, 60.000 passagers et 12.000 camions y transitent quotidiennement

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