Partager:
Après de nouvelles attaques de troupeaux au sud de Nîmes, une traque d'un "loup solitaire des Costières" est lancée, avec des veilles de louvetiers et l'intervention de la Brigade nationale loup, a annoncé mercredi le préfet du Gard Didier Lauga.
"Au début, je n'y croyais pas une minute mais les experts nous disent que l'on est face à un loup solitaire, ce qui est rare, et sur un terrain périurbain plat, ce qui est également atypique", a souligné Didier Lauga lors d'une conférence de presse.
"Ca inquiète la population, au delà du monde agricole, même s'il n'y a pas d'attaques d'humains, il y a un irrationnel, une émotion autour du loup", a relevé le préfet.
Souhaitant "répondre à cette inquiétude", M. Lauga a détaillé des "mesures d'urgence" visant "clairement à tuer" ce loup, appliquées dès le 15 mai: des lieutenants de louveterie, chasseurs bénévoles nommés par le préfet, ont mis en place des veilles nocturnes. Puis la brigade nationale loup dépendant de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) interviendra au moins une semaine à partir du 3 juin.
Patrick Alimi, directeur adjoint de la Direction départementale des territoires et de la mer, parle de "trois semaines d'opérations un peu commando", assurant que la pression sera maintenue ensuite si nécessaire.
"C'est un animal protégé" mais "jusqu'à maintenant les défenseurs des loups ne se sont pas manifestés", a indiqué le préfet du Gard.
En 2018, quelque 53 "dommages" (bêtes tuées ou blessées, devant souvent être euthanasiées) ont été attribués à ce loup dans la zone des Costières et 22 ont été constatés en 2019 sur ce plateau proche de Nîmes. Ce sont principalement des ovins qui ont été attaqués mais aussi des veaux et de jeunes chevaux.
Un loup a été filmé à plusieurs reprises depuis 2017 dans cette zone de vignes, notamment sur la commune de Bellegarde.
Mercredi matin, après avoir été reçue par le préfet avec deux autres éleveurs touchés les 14 et 15 mai par de nouvelles attaques à Générac, "aux portes de Nîmes", Fanny Tamisier a estimé que les autorités avaient été "plutôt réactives".
La France a relevé fin 2018 le quota d'abattage de loups de 43 à 51 bêtes pour l'année, soit 12% de la population estimée. Les scientifiques recommandaient alors de ne pas prélever plus que ce pourcentage sous peine de menacer l'espèce.
En décembre 2018, l'ONCFS jugeait "probable que l'effectif en sortie d'hiver 2018/2019 dépasse les 500 loups" en France.