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Trump et Trudeau font front commun pour l'accord commercial avec le Mexique

Un an après le spectaculaire clash du G7 au Québec, Donald Trump et le Premier ministre canadien ont fait cause commune jeudi pour défendre un accord commerial trilatéral avec le Mexique, que les démocrates américains hésitent à endosser.

Après un déjeuner de travail avec le président américain, Justin Trudeau a rencontré les chefs de file des deux partis au Congrès. Il est allé encourager les élus américains à adopter un texte d'une importance économique cruciale pour les trois pays signataires.

"Avec 2 milliards de dollars de commerce (par jour) entre les deux pays, nous ne pouvons pas dire assez souvent à quel point cette relation entre nos deux pays est importante", a souligné le Premier ministre à l'issue de la rencontre, lors d'un point de presse sur fond de coupole du Congrès.

Pour autant, M. Trudeau a insisté: "On sera là pour répondre aux questions et aider là où on peut", mais pas question de s'immiscer dans le processus législatif du grand voisin du sud.

Le nouvel accord de libre-échange nord-américain (AEUMC) doit permettre aux trois pays de continuer de s'échanger des milliards de biens et de services sans droits de douane.

Le Mexique a ratifié l'accord mercredi. Le Canada est prêt mais juge prudent d'agir seulement quand les Américains franchiront eux aussi le pas.

Plus tôt dans la journée, dans le Bureau ovale, le président américain a lui aussi vanté l'accord commercial qu'il a arraché au Canada et au Mexique et qui doit permettre non seulement de créer de nombreux emplois mais aussi au trio d'être plus compétitif face au reste du monde.

Les trois pays "ne se font plus tellement concurrence", a estimé M. Trump.

"Cela nous met dans une position où nous ne nous faisons plus concurrence mais nous concourrons contre le reste du monde", a insisté le président, qui avait forcé la renégociation de l'Aléna, accord de libre-échange en vigueur entre les trois pays depuis 1994, l'estimant injuste et tueur d'emplois américains.

Pour l'heure, la ratification pose problème à Washington où les démocrates, majoritaires à la Chambre des représentants, restent sur la défensive et veulent des aménagements.

Il y a aussi une réticence à donner au président une victoire politique alors que la campagne pour la présidentielle de 2020 est lancée.

- Arbitraire -

La Chine a aussi été au menu des discussions. Les tensions sont vives entre Ottawa et Pékin depuis l'arrestation en décembre d'une dirigeante du géant chinois des télécoms Huawei, à la demande des Etats-Unis.

En guise de représailles, selon Ottawa, la Chine a arrêté deux ressortissants canadiens: l'ancien diplomate Michael Kovrig et le consultant et homme d'affaires Michael Spavor. Les autorités chinoises les soupçonnent d'espionnage mais le Premier ministre a répété jeudi le message martelé par le Canada selon lequel ils étaient "détenus arbitrairement".

M. Trudeau compte donc sur M. Trump pour intercéder en faveur des deux hommes lors de sa rencontre avec son homologue chinois Xi Jinping la semaine prochaine à Osaka en marge du sommet du G20.

La procédure d'extradition de Meng Wanzhou, qui peut prendre plusieurs années, doit débuter formellement début 2020 devant un tribunal de Vancouver. La justice se prononcera sur la validité de la demande américaine mais la décision finale reviendra au ministre canadien de la Justice David Lametti.

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