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Donald Trump a annoncé lundi qu'il privilégiait un accord commercial global avec Pékin plutôt qu'un traité partiel, quelques jours avant la reprise, à Washington, des négociations pour tenter de sortir de l'impasse de la guerre des tarifs douaniers.
"Je penche plutôt pour un grand accord", a déclaré le président américain en marge de la signature d'un traité commercial partiel avec le Japon.
Un accord partiel avec la Chine "n'est pas du tout ce que nous préférons", a-t-il ajouté, tout en se félicitant que les Chinois "commencent à acheter beaucoup de produits agricoles" américains.
Comme lors des rondes de tractations précédentes, c'est le représentant américain au Commerce, Robert Lighthizer, et le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, qui dirigeront les discussions avec une délégation chinoise emmenée par le vice-Premier ministre Liu He, a indiqué lundi matin la Maison Blanche dans un communiqué.
De plus, comme pour répondre à certains médias américains affirmant que les autorités chinoises ont considérablement réduit le champ des contentieux qu'elles sont disposées à aborder cette semaine, la Maison Blanche assure que tous les sujets seront sur la table, y compris celui des subventions massives des entreprises d'Etat chinoises que Pékin ne souhaiterait plus discuter.
"Les sujets de discussion comprendront le transfert forcé de technologie, les droits de propriété intellectuelle, les services, les barrières non tarifaires, l'agriculture et l'application des lois", ont ainsi détaillé les services du président.
Le principe d'une rencontre entre les deux camps avait été annoncé il y a plusieurs semaines, mais jusqu'à présent aucune date n'avait été officiellement actée.
Vendredi, Donald Trump avait une nouvelle fois donné le ton: il veut "un bon accord" ou pas d'accord du tout.
Et, selon lui, les Etats-Unis sont en position de force. "La Chine veut vraiment un accord" car les tarifs douaniers imposés par Washington sont en train de tuer son économie, a-t-il répété.
- Pression maximale -
Le président républicain, en campagne pour sa réélection, avait déclaré le 21 septembre qu'il n'avait pas besoin d'aboutir à un accord commercial avec Pékin avant l'élection de 2020, insistant sur la bonne santé de l'économie américaine.
Pour l'heure, l'issue des tractations reste pourtant incertaine et l'économie américaine commence à pâtir des incertitudes créées par ce conflit qui dure depuis plus d'un an et demi.
Selon le conseiller économique de la Maison Blanche, Larry Kudlow, l'imposition de droits de douane punitifs réciproques n'est pas responsable du ralentissement économique aux Etats-Unis.
Interrogé par ailleurs sur la possibilité de nouer un accord provisoire avec la Chine plutôt que d'un traité global, le conseiller avait pris le contrepied du président et répondu: "Nous verrons ce qu'ils mettent sur la table (...) Nous sommes ouverts à cette idée".
L'hôte de la Maison Blanche brandit toujours la menace de nouveaux tarifs douaniers sur les importations en provenance de Chine. Cette stratégie de pression maximale s'est révélée infructueuse jusqu'à présent.
Les négociations vont se tenir avant l'échéance du 15 octobre: à cette date, une nouvelle hausse de droits de douane portant sur 250 milliards de dollars de biens chinois pourrait entrer en vigueur. Ils passeraient de 25 actuellement à 30%.
Donald Trump avait consenti de reporter cette hausse de 15 jours à la demande de Pékin.
Le président, qui avait affirmé début 2018 que les guerres commerciales étaient "bonnes et faciles à gagner", a lancé l'offensive pour mettre fin à des pratiques commerciales jugées "déloyales", en particulier le transfert forcé de technologies américaines, les subventions massives aux entreprises d'Etat chinoises ou encore le vol de la propriété intellectuelle.