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Un Américain tué par une tribu coupée du monde qu'il voulait christianiser: l'Inde appelée à laisser le corps sur l'île interdite

Les voix de spécialistes s'élèvent pour demander à l'Inde de ne pas chercher à récupérer le corps d'un jeune Américain sur une île isolée, tué par une tribu coupée du monde qu'il voulait christianiser.

John Chau, 26 ans, a péri mi-novembre sous les flèches des Sentinelles, une peuplade de chasseurs-cueilleurs de l'archipel indien d'Andaman-et-Nicobar. Cette communauté, qui compterait 150 âmes, vit en autarcie sur l'île interdite d'accès de North Sentinel et rejette avec hostilité les tentatives de contact du monde moderne.

Organisation de protection des peuples autochtones, Survival International a exhorté les autorités indiennes à ne pas tenter d'opération de récupération de la dépouille de l'Américain, qui se voyait comme un missionnaire et voulait "apporter Jésus" aux Sentinelles. "Toute tentative de cet ordre est extrêmement dangereuse, à la fois pour les fonctionnaires indiens, mais également pour le peuple des Sentinelles, qui risque d'être décimé si des maladies extérieures sont introduites", a déclaré lundi dans un communiqué Stephen Corry, le directeur de Survival International. Evoluant à l'écart du reste de l'humanité, cette peuplade n'a pas de système immunitaire adapté aux agents infectieux que pourraient apporter des intrus.

Une position dont s'est aussi fait l'écho un groupe d'anthropologues et d'auteurs indiens dans un communiqué commun. "Les droits et désirs des Sentinelles doivent être respectés et il n'y a rien à gagner à accentuer le conflit et les tensions, et pire, à créer une situation où davantage de mal est causé", ont-il déclaré dans un texte envoyé à la presse.

Les autorités mènent leurs recherches en scrutant l'île à bonne distance, pour éviter de provoquer un contact avec les autochtones. La loi indienne interdit normalement d'approcher North Sentinel à moins de cinq kilomètres. La police a ouvert une enquête et arrêté sept personnes, dont six pêcheurs, accusées d'avoir aidé le voyageur américain dans son entreprise. Les experts excluent que des sanctions soient prises contre la tribu.

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