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Les plages et certains sites touristiques emblématiques rouverts ce week-end avant les collèges dans les zones "vertes" lundi: la France poursuit son déconfinement à pas comptés, tout en surveillant de près les indicateurs sanitaires et hospitaliers.
Comme certains Français, ravis de pouvoir à nouveau gambader librement dans les grands espaces, Antoine, trentenaire travaillant dans la prévention en montagne, a profité du premier week-end post-confinement pour "prendre l'air et reprendre contact avec la nature" du côté de l'Aiguille du Midi (Haute-Savoie).
Rando en montagne, mais aussi bain de mer à Nice, au Touquet en passant par l'île de Ré, balades en forêts, visite à Lourdes, sortie ciné au drive-in à Bordeaux ou farniente au soleil sur les bords du canal Saint-Martin à Paris, ont ainsi égayé le week-end de nombreux Français.
Mais à certaines conditions: en vertu des règles en vigueur depuis lundi dernier pour limiter le risque d'une nouvelle vague de coronairus, les escapades restent limitées dans un rayon de 100 km autour du domicile, et dans le respect des gestes barrière. Pas de séjour prolongé ou "statique" sur les plages.
Le déconfinement se poursuit donc très progressivement: après les commerces, hors restaurant et bars, et les écoles primaires et maternelles, ce sera lundi au tour d'une partie des collégiens de retrouver le chemin des classes.
Ils doivent être environ 150.000 jeunes de 6e et 5e à retrouver leurs professeurs en début de semaine, mais seulement dans les zones "vertes" établies par le gouvernement. Soit 85% des collèges en France, c'est à dire 4.000 établissements.
Avec cette condition stricte pour tous: porter un masque.
- Masques au collège -
"L'objectif pédagogique va être de reprendre contact avec nos élèves et de faire le point car on a malheureusement perdu beaucoup de monde en route", assure Nicolas Anoto, professeur d'histoire-géographie dans un collège d'éducation prioritaire de Béziers et délégué national SE-UNSA.
La réouverture ou non des collèges des quatre régions en zone rouge (Ile-de-France, Hauts-de-France, Bourgogne-Franche-Comté et Grand Est) et de Mayotte doit être tranchée à la fin du mois, tout comme celle des lycées.
Dans ces zones rouges, où la circulation du virus est plus active avec une pression accrue sur le système hospitalier, vivent 27 millions de Français.
Au niveau national, la France a enregistré moins de 100 décès (96) en 24 heures, pour un bilan qui atteignait samedi 27.625 morts au total.
Le nombre de patients en soins intensifs baisse toujours, avec 2.132 cas graves en réa contre plus de 7.000 début avril. Mais signal plus inquiétant: les hôpitaux ont accueilli plus de nouveaux patients ces dernières 24 heures qu'ils ne l'avaient fait il y a une semaine.
Trente-quatre cas de Covid-19 ont été confirmés samedi au sein d'un abattoir de Fleury-lès-Aubrais (Loiret), près d'Orléans.
"Depuis lundi, nous avons identifié 25?clusters sur notre territoire. Le système mis en place pour tester, isoler et casser les chaînes de contamination est opérationnel", a assuré le ministre de la Santé Olivier Véran au Journal du dimanche, ajoutant que "vendredi, nous en étions à plus de 50.000?tests réalisés par jour".
- Alerte en Seine-Saint-Denis -
Nouveaux cas, hospitalisations, admissions en réa, taux de reproduction du virus... Ces indicateurs clés sont surveillés de très près pour pouvoir réagir en cas de rebond problématique de l'épidémie et d'une éventuelle "deuxième vague". Mais les scientifiques s'accordent à considérer qu'aucun bilan ne pourra être tiré avant au moins deux semaines.
Dans une tribune publiée dans le JDD, le Pr Emmanuel Martinod et huit médecins issus de différents hôpitaux publics de Seine-Saint-Denis alertent dimanche sur "l’insuffisance majeure des moyens médicaux" alloués à leur département.
"Notre département a connu la plus forte évolution de mortalité d’Ile-de-France en nombre de décès (+ 118,4% par rapport à 2019). Cette surmortalité ne peut s’expliquer uniquement par la sociologie et par l’habitat mais par un déficit de l’offre des soins", ajoutent-t-ils.
Attendu au tournant par les soignants, en première ligne dans cette crise sanitaire, Olivier Véran reconnaît qu'il faut "travailler sur une augmentation (des salaires), au-delà des primes", citant la rémunération des infirmiers qu'il souhaite "rapidement" remonter "au moins à la moyenne européenne".
Le président Macron a été interpellé sur ce thème vendredi dans un hôpital parisien.
Un exécutif qui va devoir trancher cette semaine la question du second tour des élections municipales. La décision s'appuiera d'abord sur un rapport du Conseil scientifique, attendu en début de semaine. Mais d'ores et déjà, l'hypothèse de tenir le 2e tour fin juin, vraisemblablement le 28, a fait son chemin à l'Elysée et Matignon.