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Des réfugiés ont participé samedi à un cross à Hong Kong, où ils vivent coincés dans des méandres administratifs.
Hong Kong, où vivent environ 6.000 réfugiés et demandeurs d'asile dans une ville de 7,4 millions d'habitants, n'est pas signataire de la convention de l'ONU sur les réfugiés et ne permet pas aux réfugiés de s'installer de façon permanente sur son sol.
L'ex-colonie britannique est néanmoins tenue par la Convention de l'ONU contre la torture, qui interdit de renvoyer dans son pays d'origine quelqu'un qui risquerait d'y être torturé. Les autorités hongkongaises doivent donc examiner les demandes de protection temporaire des personnes invoquant ce risque. Les menaces de persécution sont également prises en compte.
De nombreux migrants passent des années à attendre, dans l'espoir d'obtenir l'accueil dans un pays tiers, la plupart en vain. Ils vivent dans la peur de l'expulsion et, faute de pouvoir travailler légalement, subsistent grâce à des allocations du gouvernement et aux aides d'ONG.
Selon l'organisateur de la course de samedi, RUN (Rebuild, Unite, Nurture), issu de l'ONG "Free To Run" active dans le territoire depuis 2015, des réfugiés ont participé à l'événement à la fois comme organisateurs et comme sportifs.
Vingt-cinq réfugiés, surtout venus d'Afrique, ont pris le départ au sein de plus de 300 participants qui couraient sur la distance de 14 ou de 19 kilomètres.
"J'adore courir, dès que j'en ai l'occasion je n'hésite pas", a déclaré à l'AFP Ali, un réfugié africain parmi les coureurs. "Cela me fait sentir libre, moins stressé et en bonne santé".
Sam, une réfugiée africaine quadragénaire, a le sport "dans le sang" et se réjouit de pouvoir le pratiquer à Hong Kong. "Nous nous sentons acceptés, cela nous fait sentir comme si nous avions une communauté outre celle que nous avons laissée chez nous", dit-elle.
"Lorsque les gens courent avec des réfugiés, ils réalisent qu'il s'agit de personnes normales, comme vous et moi --toutes les barrières s'évanouissent", observe la co-fondatrice de RUN, Virginie Goethals.
Les jeux Olympiques de Tokyo en 2020 accueilleront une équipe de réfugiés, quatre ans après la première participation de dix réfugiés aux JO de Rio en 2016.
Le Comité international olympique a créé en septembre 2017 une Fondation pour les Réfugiés, fruit d'une coopération avec le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR).