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Le tribunal correctionnel de Verviers a condamné ce vendredi un Engissois, âgé de 43 ans, à une peine de 12 ans de prison pour avoir abusé, à dix ans d'intervalle, de deux de ses filles, âgées de 9 ans au moment des faits. Il avait pourtant bénéficié d'un non-lieu dans le cadre des premières accusations portées à son encontre.
La petite fille raconte les actes de son père à l'école
En janvier 2019, la plus jeune des deux filles, âgée de 9 ans, a réagi à une vidéo à caractère sexuel montrée par un de ses camarades de classe lors d'une récréation. Elle a ainsi expliqué qu'elle entretenait des relations intimes avec son père et qu'elle ne trouvait pas cela anormal. Cette déclaration avait nécessité une mesure d'éloignement du père et surtout la prise en charge médicale de l'enfant, dont l'attitude sexualisée avait clairement interpellé des membres de son entourage.
Des actes répétés
A la suite de ces révélations, la petite fille avait été interrogée par les enquêteurs et avait expliqué, avec de nombreux détails, que son père l'avait initiée de façon progressive à la pratique de la fellation. Elle l'accusait aussi de pénétration anale. L'enfant avait ajouté que son père lui avait indiqué qu'il s'agissait d'une attitude tout à fait normale envers elle. Dans son audition, elle avait également déclaré que ces relations intimes avaient débuté quelques mois auparavant et qu'elles avaient lieu à chaque fois le samedi, lorsque la compagne de son père allait faire les courses.
Un ancien crime refait surface
Ces révélations avaient fait resurgir un dossier similaire, celui d'accusations portées dix ans plus tôt par une autre de ses filles, issue d'une autre relation sentimentale. La fillette, également âgée de 9 ans au moment des faits, avait expliqué que son père était violent avec elle. Dans une déclaration complémentaire, elle l'accusait des mêmes faits selon le même processus d'apprentissage décrit dix ans plus tard par sa demi-soeur. Cette dernière ne connaissait par ailleurs nullement l'existence de la première victime ni les faits qu'elle avait subis.
A la suite des accusations portées en 2009, le prévenu avait finalement été condamné pour les violences physiques envers ses enfants mais il avait bénéficié d'un non-lieu pour les faits de moeurs, la chambre du conseil ayant considéré à l'époque qu'il n'y avait pas de charges suffisantes pour poursuivre le prévenu de ces chefs devant le tribunal. Le tribunal a cette fois considéré que les faits reprochés étaient établis, estimant cependant que les viols commis sur la première victime l'avaient été alors qu'elle avait plus de 10 ans.
L'arrestation immédiate du prévenu, qui se trouve actuellement sous surveillance électronique, n'a pas été ordonnée par le tribunal.