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Un juge affirme que la police de Hong Kong a eu tort de cacher ses badges d'identification lors des manifestations

(Belga) La police de Hong Kong a eu tort de cacher les badges d'identification lors des manifestations pro-démocratie en 2019, a affirmé jeudi un haut magistrat.

Cela constitue un revers pour les dirigeants hongkongais, alignés sur Pékin, qui ont soutenu les interventions de la police lors des manifestations monstres et souvent violentes qui ont secoué le territoire l'an passé. La décision rendue jeudi par le juge Anderson Chow, qui siège au sein de la Haute Cour, fait suite à un grand nombre de demandes sur la légalité de cette pratique policière. Durant les fréquents affrontements qui ont éclaté l'an dernier, la police anti-émeute a souvent refusé de porter les badges permettant l'identification des policiers visés par les plaintes. Ainsi, les avocats d'une journaliste indonésienne qui avait perdu un oeil à la suite d'un tir de balle en caoutchouc ont porté plainte car ils n'ont pas réussi à identifier le policier à l'origine du tir. Aucun policier n'a été démis de ses fonctions lors des manifestations de l'an passé alors que le Conseil indépendant (d'examen) des plaintes contre la police (IPCC) a disculpé les forces de l'ordre de toute faute dans leur réponse à la contestation qui a embrasé la ville en 2019. Cependant, le juge Chow a estimé que la police et le gouvernement ont enfreint l'article 3 de la Déclaration hongkongaise des droits en refusant de montrer leur badge d'identification. Cet article 3 prévoit que nul ne peut être soumis à la torture ou à des traitements cruels, inhumains ou dégradants. "Même en cas d'urgence, aussi grave soit-elle, les droits visés à l'article 3 doivent être respectés par le gouvernement et protégés par les tribunaux", a-t-il écrit. La colère d'une partie de la population à l'encontre de la police n'a cessé d'empirer au fil des manifestations. Mardi, un haut responsable chinois a repris à son compte les appels à "réformer" la justice hongkongaise, ce qui laisse penser que Pékin souhaite renforcer son contrôle d'un système judiciaire théoriquement indépendant. C'est grâce à son ensemble de lois hérité de la Couronne britannique -et largement reconnu à l'international pour sa transparence- que Hong Kong a forgé sa prospérité. Un système qui contraste fortement avec la justice opaque et très politisée de Chine continentale. (Belga)

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