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(Belga) Un nouveau bateau humanitaire, affrété par plusieurs associations et battant pavillon italien, est en route pour patrouiller au large de la Libye, a annoncé jeudi l'ONG allemande Sea-Watch, l'un des partenaires de ce projet.
"Le Mare Jonio est en route ! En coopération avec (le collectif) Mediterranea, nous sommes de nouveau en mer, pour garder un oeil vigilant et défier la politique européenne qui laisse les gens se noyer", a annoncé Sea-Watch sur Twitter. Cette annonce intervient le jour où l'Aquarius, principal navire humanitaire encore actif en Méditerranée centrale mais menacé de perdre son pavillon panaméen, est rentré dans le port de Marseille. Selon les sites de suivi du trafic maritime, le Mare Jonio est un remorqueur battant pavillon italien. Il est parti mercredi soir du port d'Augusta, dans l'est de la Sicile, et faisait route vers le sud. Long de 37 mètres (contre 77 mètres pour l'Aquarius), il n'est pas conçu pour secourir et convoyer des migrants en perdition mais essentiellement pour repérer et sécuriser les embarcations en détresse, et assurer une présence civile dans la zone alors que plusieurs naufrages ont été signalés en septembre. Il y rejoindra l'Astral, un voilier de l'ONG espagnole Proactiva Open Arms, reparti d'Espagne il y a quelques jours pour mener une mission similaire. Mercredi, l'Astral était au large de Lampedusa, pour commémorer le 5e anniversaire du naufrage qui avait fait au moins 366 morts le 3 octobre 2013 au large de la petite île italienne, la plus proche des côtes libyennes. Ce drame avait plongé l'Italie dans le deuil et provoqué le lancement de la vaste opération militaire de secours Mare Nostrum, avant qu'une succession d'autres naufrages ne pousse l'Union européenne et des ONG à envoyer des navires de secours. Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), près de 15.000 migrants sont morts ou disparus en Méditerranée centrale depuis le naufrage de Lampedusa. Dans le même temps, l'Italie a vu plus de 600.000 migrants débarquer sur ses côtes, tandis que ses voisins fermaient leur frontière. En 2017, le gouvernement italien de centre gauche a cherché à freiner les départs avec des accords controversés en Libye et à limiter l'action des ONG. Mais depuis juin, le nouveau ministre de l'Intérieur, Matteo Salvini (extrême droite), refuse l'accès aux ports italiens aux navires -civils comme militaires- portant secours aux migrants. (Belga)