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Un nouvel incendie dans une cathédrale? Répétition générale à Clermont-Ferrand

"Il y a le feu dans les combles de la cathédrale!": mais cette fois, c'est de la fiction. A Clermont-Ferrand, les autorités se sont inspirées de l'incendie de Notre-Dame de Paris pour tester leur réactivité lors d'un exercice grandeur nature.

19H18: l'alerte est donnée. Des riverains ont aperçu des flammes au niveau de la toiture de l'emblématique monument en pierre de lave noire.

Retardés par des véhicules mal stationnés, les premiers camions de pompiers arrivent dans une nuée de gyrophares: mise en place du matériel, déploiement des lances à eau...

La nuit tombe quand deux grandes échelles sont enfin déployées le long de la façade sombre de l'imposante cathédrale, vite noyée sous des trombes d'eau, à la lumière des projecteurs.

L'exercice a mobilisé lundi plus d'une centaine de sapeurs-pompiers, policiers, personnels de la préfecture et de la mairie de Clermont-Ferrand ainsi que 37 engins.

Comme c'était le cas à Paris lors de l'incendie dévastateur du 15 avril à Notre-Dame, des travaux sur la toiture de la cathédrale clermontoise sont en cours.

"Il y a effectivement une vraie préoccupation liée aux travaux. On sait que, dans tous les monuments historiques, c'est un moment de fragilité. C'est donc important de se préparer", a relevé lors de l'exercice la préfète du Puy-de-Dôme Anne-Gaëlle Baudouin-Clerc.

Pour Jean-Philippe Rivière, contrôleur général des pompiers du Puy-de-Dôme, "il y a tout un travail d'anticipation à mener, à la fois au niveau de l'incendie, à la fois dans la protection de ce bâtiment historique, mais également au niveau de la population qui cerne aujourd'hui la cathédrale."

- Structure en plomb -

Comme à Paris, "nous avons une structure en plomb, donc un risque de fumée" et "un risque de destructuration: les deux beffrois peuvent s'effondrer", menaçant les résidents autour, explique Christian Rodier, chef du pôle opération-prévention du Sdis (Service départemental d'incendie et de secours) du Puy-de-Dôme.

Il s'agit alors, en lien avec la mairie, de "mettre à l'abri les populations évacuées, leur donner un repas, etc.", explique-t-il.

L'exercice visait également à évaluer comment préserver les oeuvres patrimoniales, en les protégeant et en les évacuant.

La cathédrale Notre-Dame de l'Assomption fait partie des deux édifices de ce type - sur les 87 que possède l'Etat - jugés "en péril", selon un rapport parlementaire publié en juin.

En 2017, la Commission départementale de sécurité des établissements recevant du public avait émis un avis défavorable, notamment en raison de l'état de son réseau électrique.

La montée à la tour de la Bayette avait été interdite dans la foulée par un arrêté municipal.

Pour rester ouverte, la cathédrale a donc dû entreprendre des travaux d'urgence, notamment afin de "renforcer l'audibilité de l'alarme incendie". Entre 2017 et 2019, 1,3 million d'euros ont été investis, selon la préfecture.

Finalement, la Commission a levé vendredi son avis défavorable et la tour de la Bayette devrait être de nouveau ouverte au public au printemps.

Une importante opération de restauration sera par ailleurs engagée entre 2021 et 2023 pour un coût de 6,5 millions d'euros, a également annoncé Mme Baudouin-Clerc.

Cette cathédrale de style gothique et néogothique a été bâtie en deux phases. Les travaux débutés au XIIIe siècle ont été achevés au XIXe par Eugène Viollet-le-Duc, qui a réalisé ses deux flèches emblématiques. Un autre point commun avec Notre-Dame de Paris dont l'architecte avait dessiné la flèche aujourd'hui disparue.

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