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Un tour du monde "des basses technologies" en voilier

"Nous créons une sorte de wikipedia des low-tech". Corentin de Chatelperron, ingénieur et aventurier, embarque les téléspectateurs dans un tour du monde à la voile des "basses technologies", à partir du 29 octobre sur Arte.

Ces "low-tech" sont des systèmes D. élaborés par des gens "qui vivent sous contrainte, ingénieux par nécessité", explique ce Breton de 35 ans, président de l'association "Gold of Bengal" pour la transmission des low-tech.

Arte documente, jusqu'au 16 novembre, son périple autour du monde à bord de son catamaran "Nomade des mers" en quête "d'autonomie", au départ de Concarneau, siège de l'association.

A chacune de ses escales, au Maroc, au Sénégal, au Brésil, à Madagascar, aux Seychelles où au Sri Lanka, il a rencontré des "Géo Trouvetou" et autres "MacGyver" à la recherche d'innovations, bonnes idées, solutions simples et écologiques qui répondent aux besoins de base dans les domaines de l'habitat, l'alimentation, l'eau, l'énergie, etc.

"Notre mission vise à tester les low-tech qui marchent et celles qui ne marchent pas, et de le faire savoir", poursuit l'ingénieur au visage juvénile d'étudiant.

- "Ferme flottante" -

L'une de ces low-tech est une éolienne mise au point par un Sénégalais de Dakar pour produire de l'électricité. "Elle ne coûte pas grand-chose à fabriquer, facile à répliquer pour les plus démunis et les plus isolés", s'enthousiasme l'explorateur.

Comme toutes les low-tech découvertes en chemin, il a appris à la fabriquer avec son inventeur avant de la tester à bord du bateau, aménagé en "ferme flottante" avec ses cultures et son poulailler.

"Mais j'arrête les poules!", s'exclame-t-il, "je me mets aux grillons que j'ai appris à élever en Thaïlande, c'est hyper facile ! Soixante grammes apportent autant de protéïnes, vitamines et minéraux qu'un oeuf". "On s'y fait vite, c'est un peu comme des crevettes terrestres !", assure-t-il.

La deuxième partie de l'aventure doit se poursuivre à partir de janvier, toujours avec Arte. Le bateau quittera la Thaïlande, où il se trouve actuellement, et se rendra en Malaisie, à Singapour, aux Philippines, au Japon etc.

"Au Vietnam où nous devrions passer en avril, nous étudierons la fermentation qui est un moyen efficace de conserver de la nourriture", fait-il valoir.

- "Voiture en fibres de jute" -

L'association compte douze membres dont une partie travaille sur un tour de France des low-tech, objet d'une exposition "En quête d'un habitat durable" jusqu'au 28 octobre au parc André Citroën à Paris.

"Une autre équipe travaille sur la fibre de jute avec la construction d'une voiture avec ce matériau à Madagascar", annonce Corentin de Chatelperron. Il avait étudié son potentiel en 2010 alors qu'il vivait au Bangladesh. En 2013, il était parvenu à concevoir "Gold of Bengal", voilier en fibres de jute.

En cinq ans d'existence, l'association a essaimé. Plusieurs organisations équivalentes ont vu le jour au Maroc, en Allemagne, au Québec, en Grèce et dans plusieurs villes françaises.

"C'est le tout début, mais j'aimerais que d'ici dix ans nous ayons un maillage dans chaque pays sur lequel compter pour diffuser des low-tech", espère-t-il, "nous voulons devenir la NASA des low-tech".

Leur diffusion est assurée par le biais de son "Low-tech Lab", plateforme en ligne, en réseau ouvert et gratuit, avec fiches techniques et tutoriels vidéo.

"Ce voyage nous a poussé à nous renseigner sur tous les problèmes des régions que nous visitions comme l'aridité des sols, la malnutrition, la déforestation, la pollution, la disparition de la biodiversité qui a diminué de 60 % en 40 ans", raconte-t-il.

"Ça donne un aperçu de l'état de la planète et l'impression de lui avoir pris le pouls", déclare-t-il. "J'avoue avoir besoin de réfléchir beaucoup pour trouver le moyen de rester optimiste..."

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