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Les Sciences Po de Paris, Rennes et Lille étaient de nouveau bloqués vendredi, certains partiellement, par des étudiants solidaires du mouvement contre la réforme de l'accès à l'université, a-t-on appris de sources concordantes.
Comme lors de la première occupation en début de semaine, le bâtiment principal de Sciences Po, situé rue Saint-Guillaume, dans le très chic VIIe arrondissement de Paris, a été fermé par la direction, a constaté une journaliste de l'AFP.
Il est occupé par une vingtaine d'étudiants qui ont dormi sur place après qu’une assemblée générale a décidé jeudi soir de la reprise de l'occupation. Devant le bâtiment se trouvaient une vingtaine d'autres personnes prêtes à les relayer, sandwichs en main.
Les cours prévus vendredi dans le bâtiment ont été déplacés sur d'autres sites de l'école, a précisé la direction.
Des cars de CRS se trouvaient aux abords de l'établissement.
La première occupation avait duré de mardi soir à jeudi matin. Dans leurs slogans, les étudiants mobilisés avaient alors notamment ciblé Emmanuel Macron, ancien élève de cette grande école.
Jeudi, une consultation par voie électronique sur cette occupation avait été menée auprès des étudiants. Près de la moitié (6.400 sur 13.000) ont répondu, en grande majorité pour dire leur opposition à cette action (67,2% contre 24,8% pour et 8,1% qui ne souhaitaient pas répondre), selon un communiqué de l'école.
"La participation au débat public libre doit être possible pour tous", a insisté le président de Sciences Po, Frédéric Mion, dans un communiqué envoyé jeudi aux étudiants et enseignants.
Sciences Po Rennes était par ailleurs fermé vendredi pour la deuxième journée consécutive.
"Comme hier, les étudiants bloquent les entrées, les personnels ne peuvent pas accéder à leur bureau. Les cours sont donc annulés et la fermeture administrative a été prolongée", a déclaré à l'AFP Marion Turbiez-Miquel, chargée de la communication de l'école. Selon elle, une cinquantaine d'étudiants sont mobilisés et un amphithéâtre est occupé depuis mardi soir.
Plus au nord, à Lille, l'IEP était partiellement bloqué, l'entrée principale étant obstruée avec des pancartes "Dialogue social, illusion patronale" ou "le train prévu en mai 68 partira avec un retard de 50 ans".
"Je suis plutôt pour le blocage mais j'aurais préféré un référendum plutôt qu'un vote en AG car le mouvement aurait eu plus de légitimité", a assuré Erwan, étudiant en 4e année. Mercredi 136 personnes ont voté pour le blocage et 54 contre. En tout 1.750 élèves sont scolarisés à l'IEP, selon la direction.
Alors qu'aucun cours ne s'était tenu jeudi, "certains étaient dispensés" vendredi, un accès ayant été libéré pour permettre d'entrer dans l'établissement, a expliqué à l'AFP le directeur des études François Benchendikh.
Plusieurs sites universitaires sont depuis plusieurs semaines perturbés par une mobilisation contre la nouvelle loi sur l'accès à la fac, accusée d'instaurer un système de sélection.
Vendredi à l'aube, la police a mis fin au blocage du site universitaire parisien de Tolbiac, lieu emblématique de la mobilisation étudiante.