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L'accès à Sciences Po Paris était fermé mercredi matin sur décision de la direction en raison de l'occupation d'une partie de l'établissement par plusieurs dizaines d'étudiants de l'école en solidarité avec le mouvement de protestation dans les facultés, a constaté une journaliste de l'AFP.
"On ne laisse pas rentrer les étudiants dans le bâtiment par mesure de sécurité. Les cours qui y étaient prévus ont été reprogrammés ailleurs", a-t-on confirmé à la direction de la grande école, qui a formé nombre de dirigeants dont Emmanuel Macron.
Environ 70 étudiants, selon la direction, occupent pacifiquement "la Péniche", le hall principal de l'école où ils avaient décidé de passer la nuit à l'issue d'une assemblée générale.
"Occuper Sciences Po est fortement symbolique: en tant que fac où a étudié Emmanuel Macron et de nombreux membres de sa majorité parlementaire", avaient souligné dans la nuit dans un communiqué les étudiants de cette grande école.
Ils ont déployé des banderoles sous les fenêtres de la façade du bâtiment, situé rue Saint-Guillaume dans le 7e arrondissement.
Leurs slogans s'adressaient notamment à Emmanuel Macron: "Macron, ton école est bloquée", "Ici sont formés ceux qui sélectionnent. Bloquons la fabrique à élite", "Les étudiants de Sciences Po contre la machine macronienne". Un autre affirmait la solidarité des étudiants mobilisés avec la cause des migrants: "No border, no nation, stop deportation".
Des vivres étaient acheminés par une corde à des étudiants cagoulés qui les réceptionnaient au premier étage par une fenêtre, a constaté la journaliste de l'AFP.
Une centaine d'étudiants se trouvaient dans la matinée devant l'établissement, certains venus pour aller en cours et d'autres en solidarité avec ce mouvement.
Parmi eux, Thomas, étudiant en master relations internationales, casquette à l'envers sur la tête, a dit à l'AFP soutenir ce mouvement "qui (le) touche" car "c'est aussi une contestation plus globale de la politique du gouvernement".
"C'est une honte!", a au contraire dénoncé Paul, étudiant en première année. "C'est une minorité qui bloque. Plein de gens veulent aller en cours. Il y a une majorité silencieuse qui ne veut pas ça".
Plusieurs universités en France sont affectées par la mobilisation d'étudiants qui protestent contre les nouvelles modalités d'accès à la fac, accusées d'instaurer un système de "sélection" déguisée.