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(Belga) L'Illinois est devenu jeudi le premier Etat américain à interdire à ses policiers de mentir lors des interrogatoires de mineurs.
Le gouverneur démocrate J.B. Pritzker a signé une loi, qui entrera en vigueur en 2022, pour mettre un terme à une pratique accusée d'augmenter le risque de faux aveux et donc d'erreurs judiciaires. Les aveux d'enfants et adolescents obtenus "par tromperie", soit en présentant des faits erronés soit avec de fausses promesses de clémence, ne seront plus admissibles lors des procès, d'après ce texte. "Un des principes essentiels de bonne gouvernance est de reconnaître quand il faut changer des lois qui ont desservi le public", a déclaré le gouverneur, cité dans un communiqué. Cette réforme, soutenue par des syndicats de police et de procureurs, "fait de l'Illinois le premier Etat du pays à interdire aux forces de l'ordre d'utiliser des tactiques trompeuses quand elles interrogent de jeunes gens", selon ce document. Légales depuis des décennies aux Etats-Unis, ces méthodes d'interrogatoire ont "conduit à un taux inacceptable de fausses confessions chez les mineurs", qui sont plus influençables, d'après une étude de la faculté de droit de l'Université de New York publiée en 2017. Le National registry of exonerations, qui compile les dossiers de personnes condamnées à tort puis blanchies, estime que 12% des plus de 2.800 cas dans sa base de données impliquaient des faux aveux. Parmi les cas les plus retentissants figure celui de cinq adolescents noirs et hispaniques, qui avaient été condamnés pour le viol et la tentative de meurtre d'une joggeuse à Central Park, en 1989 à New York, sur la base d'aveux qui leur avaient été arrachés avec de fausses promesses de remise en liberté. Les "cinq de Central Park" ont passé entre six et 13 ans en prison avant qu'un violeur en série n'avoue avoir agressé la joggeuse et avoir agi seul. (Belga)