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Un conseil des ministres restreint aura lieu ce vendredi matin vers 8h30. Le Premier Ministre et ses Vice-Premiers ministres doivent prendre une décision sur l’avenir du mix énergétique en Belgique. Autrement dit : voir comment faire évoluer les différentes sources d’énergie qui nous permettront de produire suffisamment d’électricité pour les besoins de la population et des entreprises dans notre pays.
Parmi les décisions à prendre : faut-il prolonger ou non la durée de vie de certaines centrales nucléaires, au-delà de la date de sortie prévue de 2025? Mais aussi : comment promouvoir la production d’énergies renouvelables, qui favorisent notre indépendance vis-à-vis des combustibles fossiles?
Alors qu’en décembre, le gouvernement avait presque tranché en faveur de l’arrêt définitif des centrales - se donnant juste une clause de rendez-vous pour régler une histoire de permis de construction d’une centrale à gaz, la Vivaldi a peu à peu renversé la vapeur.
D’abord trois des quatre partis flamands, émus par les tensions montantes entre Russie et Ukraine, les Russes étant un grand fournisseur de gaz en Europe. Puis les écologistes et le PS résignés, après le début de la guerre en Ukraine.
Aujourd’hui, il y a donc peu de suspense sur le plan politique, sur la volonté de prolonger des réacteurs, tout juste y a-t-il débat sur le nombre (2 comme le veulent les écologistes et comme le mentionne l’accord de gouvernement, ou davantage comme le prône le MR, ce que le Premier Ministre n’exclut pas).
La prolongation de deux réacteurs (Tihange 3 et Doel 4) jusqu’en 2035 permettrait la production annuelle de 2GigaWatt. Mais devrait être accompagnée de la construction de deux centrales à gaz (turbine vapeur), pour assurer une production suffisante d’électricité.
Pourtant, même si la question semble tranchée sur le plan de la volonté politique, cette prolongation pose une série de questions techniques, difficile à résoudre : notre pays a-t-il encore matériellement le temps, d’organiser toutes les consultations publiques nécessaires, études d’incidences, changement de loi, garanties de sécurité, négociation avec la commission européenne, négociation financière avec Engie, d’ici 2025, date prévue de l’arrêt des centrales ?
La réaction d’Engie reste d’ailleurs une inconnue majeure dans ce dossier. L’énergéticien avait en effet demandé une réponse définitive sur l’avenir du nucléaire, estimant que ce genre de décision réclame 5 ans de mise en place.
Les éoliennes en mer, sur terre, le solaire,… représentent par ailleurs actuellement un cinquième de l’électricité produite en Belgique. Le gouvernement va examiner la possibilité d’augmenter cette part, accélérer la transition énergétique, grâce à un investissement de 8 milliards d’euros.