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Virus: les hôpitaux londoniens au bord de la rupture, un troisième vaccin au Royaume-Uni

Ses hôpitaux étant menacés de submersion, la ville de Londres a décrété vendredi la mobilisation générale de ses services publics contre une une propagation "hors de contrôle" du nouveau coronavirus, que les autorités britanniques espèrent combattre avec un arsenal de vaccins.

Pays d'Europe le plus endeuillé par la pandémie avec près de 80.000 morts - dont 1.325 annoncés vendredi, un record -, le Royaume-Uni a fait de la vaccination massive de sa population son arme principale dans sa bataille contre le virus, donnant vendredi le feu vert à un troisième vaccin, celui du laboratoire américain Moderna.

A Londres, la population de 9 millions d'habitants est soumise depuis le 20 décembre à un confinement, durci et étendu à toute l'Angleterre mercredi. La crise sanitaire est jugée à ce point alarmante que le maire, Sadiq Khan, a déclaré un état d'"incident majeur", impliquant une réponse coordonnée des services publics.

- Situation "critique" -

"La situation à Londres est maintenant critique, avec une propagation du virus hors de contrôle", a indiqué l'élu travailliste.

"Nous manquerons de lits dans les deux prochaines semaines si la propagation du virus ne ralentit pas drastiquement", a-t-il poursuivi, demandant un soutien accru de la part du gouvernement. "Si nous n'agissons pas immédiatement, notre service national de santé pourrait être submergé et plus de personnes mourront".

Selon ses services, le nombre de contaminations dépasse les 1.000 par 100.000 habitants dans la ville, où 7.034 personnes sont hospitalisées avec le Covid-19, soit 35% de plus que durant le pic de la première vague en avril. Parmi elles, 908 ont été placées sous respirateur (+42% entre le 30 décembre et le 6 janvier).

Les hôpitaux de Londres enregistrent environ 830 admissions quotidiennes, contre quelque 500 avant Noël.

Citant une information communiquée par le service public de santé en Angleterre aux responsables d'hôpitaux, la revue médicale Health Service Journal a indiqué que même si le nombre de patients augmentait selon les projections les plus optimistes, il manquerait 2.000 lits en soins généraux et intensifs dans les hôpitaux de la capitale d'ici au 19 janvier.

Au total, plus de 30.000 patients souffrant de la maladie Covid-19 sont hospitalisés dans les hôpitaux britanniques et la tendance ne semble pas devoir s'infléchir avec des contaminations à des niveaux record (plus de 68.000 tests positifs annoncés vendredi).

Mardi, le Bureau national des statistiques avait estimé qu'un habitant de l'Angleterre sur 50 était infecté par le virus la semaine dernière, et même un sur 30 à Londres.

- Test négatifs pour les voyageurs -

Outre le confinement, le Royaume-Uni, premier pays occidental à avoir lancé sa campagne début décembre, table sur la vaccination pour sortir de la crise. Quelque 1,5 million de personnes ont déjà été vaccinées à l'aide des vaccins actuellement déployés, le BioNTech/Pfizer et celui développé par AstraZeneca et l'université d'Oxford.

Egalement approuvé en France et dans l'Union européenne, un troisième vaccin, celui de Moderna, a reçu le feu vert du régulateur britannique du médicament. Il ne viendra cependant compléter cet arsenal qu'au printemps. Dix-sept millions de doses ont été commandées.

"Notre effort national en termes de vaccins s'accélère pour vacciner les groupes prioritaires avec les deux vaccins existant, et les doses Moderna s'y ajouteront quand elles seront disponibles au printemps", a salué le Premier ministre Boris Johnson sur Twitter.

Le pays s'est engagé dans une "course contre la montre" pour vacciner d'ici mi-février les plus de 70 ans, les soignants et les personnes vulnérables, soit environ 15 millions de personnes qui représentent 88% des décès, avait-il souligné jeudi.

Au total, les autorités britanniques ont déjà pré-commandé 357 millions de doses de vaccins auprès de sept fournisseurs potentiels. Selon le journal The Telegraph, la vaccin Janssen du géant pharmaceutique américain Johnson & Johnson pourrait à son tour être approuvé dans les prochaines semaines.

Et pour prémunir le pays contre de nouvelles souches de coronavirus circulant à l'étranger, les voyageurs arrivant en Angleterre et en Ecosse devront dès la semaine prochaine présenter un test anti-Covid négatif effectué dans les 72 heures avant leur départ.

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