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La Bourse de New York a démarré la séance dans le rouge jeudi, lestée par des chiffres sur le chômage illustrant une nouvelle fois le choc économique de la pandémie de coronavirus.
Vers 14H00 GMT, son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, reculait de 1,97% à 22.790,32 points.
Le Nasdaq, à forte coloration technologique, baissait de 1,72% à 8.711,01 points.
Le S&P 500, qui représente les 500 plus grandes entreprises de Wall Street, perdait 1,89% à 2.766,83 points.
Wall Street avait déjà nettement reculé mercredi après une intervention du patron de la Réserve fédérale (Fed), qui a prévenu que les dégâts causés par le nouveau coronavirus pourraient avoir des effets durables sur la santé de l'économie américaine: le Dow Jones avait cédé 2,17% et le Nasdaq 1,55%.
Des chiffres sur les inscriptions au chômage diffusés jeudi ont de nouveau illustré la crise provoquée par la pandémie: les Etats-Unis ont enregistré plus de 2,98 millions de nouvelles demandes d'allocation chômage la semaine passée.
Au total, près de 36,5 millions de personnes ont pointé au chômage depuis mi-mars.
Si les demandes s'affichent en baisse pour la sixième semaine de suite, elles "restent à un niveau extraordinairement élevé", souligne Rubeela Farooqi, économiste chez HFE.
"La détérioration du marché de l'emploi confirme de nouveau les conséquences d'une fermeture délibérée de l'économie destinée à contenir le virus", commente-t-il.
"Les travailleurs devraient être rappelés au fur et à mesure que l'économie et les entreprises repartent. Mais les nouveaux protocoles anti-virus vont continuer à restreindre l'activité et à affecter le chiffre d'affaires des entreprises", prévient-il.
Les investisseurs, qui avaient continué ces dernières semaines à faire rebondir les indices jusqu'à la semaine dernière malgré l'accumulation d'indicateurs reflétant la détérioration rapide de l'économie, semblent avoir changé un peu leurs perspectives, remarque Patrick O'Hare de Briefing.
"Le marché a atteint un point où l'espoir d'un retour à la normale se heurte à la réalité d'une situation désastreuse", estime-t-il.
"Aussi commence-t-on à voir certaines réserves sur le niveau actuel auquel évoluent les prix des actions et des inquiétudes sur la possibilité que la reprise économique ne se déroule pas aussi rapidement et aussi largement qu'espéré", ajoute-t-il.
- Tesla obtient gain de cause -
Sur le marché obligataire, le taux à 10 ans sur la dette américaine reculait légèrement, s'établissant à 0,6153% contre 0,6525% mercredi soir.
Sur le front des valeurs, Tesla reculait de 2,44%. Après des jours d'une guerre médiatique et juridique, Elon Musk a fini par faire plier les autorités californiennes, qui ont annoncé jeudi l'ouverture dès la semaine prochaine de l'usine de production de voitures électriques Tesla fermée mi-mars pour cause de pandémie.
La compagnie aérienne Delta Air Lines, qui a annoncé retirer de sa flotte le long-courrier 777, produit par Boeing, d'ici à la fin de l'année pour mieux résister à la crise liée au coronavirus, perdait 8,99%. Elle a estimé que les dépréciations d'actifs liées à ce retrait et à celui du MD-90 en juin allaient lui coûter entre 1,4 et 1,7 milliard de dollars.
Le groupe informatique Cisco Systems, qui profite de la montée en puissance du télé-travail, montait de 4,48% après avoir fait part de résultats trimestriels supérieurs aux attentes et d'une prévision optimiste pour le trimestre.
Le croisiériste Norwegian Cruise Line chutait de 9,12% après avoir encaissé une perte plus importante que prévu. Le groupe a assuré qu'il avait les reins suffisamment solides pour résister à 18 mois de suspensions de voyages.
Le conglomérat 3M reculait de 3,63% après avoir annoncé un repli de ses ventes de 11% en avril. Si le chiffre d'affaires de sa division liée à la santé, qui vend notamment des masques, a augmenté, d'autres branches fournissant des composants aux industries du transport ou de l'électronique ont vu leur activité reculer.