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XV de France: de nouveau Serin

Le demi de mêlée Baptiste Serin, au sortir d'une saison "nulle", a opéré une "vidange mentale" qui lui permet de retrouver un poste de titulaire avec le XV de France samedi contre l'Afrique du Sud.

"Un mal pour un bien." Si Serin débutera samedi avec le N.9, il le doit aussi à une saison 2017-2018 "longue, particulièrement longue" mais qui l'aura au final "beaucoup servi", a-t-il expliqué samedi à Marcoussis.

Un exercice morose, débuté par une préparation physique inadaptée: celle mise en place par l'ex-sélectionneur Guy Novès, si décriée par les internationaux français. "J'étais focalisé sur cette préparation physique qui ne m'allait pas du tout. Je ne me sentais pas en forme et j'étais dans l'incapacité d'enchaîner. Je faisais trois actions, j'étais mort. Ça ne m'était jamais arrivé avant", se rappelle Serin (24 ans, 20 sél.).

Au coeur du fiasco (23-23) contre le Japon qui coûte sa place à Novès - sa dernière titularisation en sélection à ce jour -, Serin, révélation de la tournée de juin 2016 en Argentine, n'est plus que l'ombre de lui-même et se voit même concurrencé par Yann Lesgourgues à l'UBB.

Chez les Bleus, il glisse au 5e rang dans la hiérarchie, devancé par Morgan Parra, Maxime Machenaud, Antoine Dupont et Baptiste Couilloud. "Je voyais tout le monde me passer devant. Surtout, je les voyais passer devant sans que je puisse jouer. J'avais l'impression d'être impuissant", retrace le joueur originaire de Parentis-en-Born (Landes).

- Remise en question -

Le cycle s'inverse enfin en fin de saison, une fois que Serin s'est "remis en question". "J'ai commencé à vraiment jouer régulièrement à la sortie du Tournoi des six nations car Yann Lesgourgues s'était fait les croisés. Ça m'a permis de jouer sur toute la fin de saison, de retrouver un peu de sensations, de me vider la tête."

Lors de la tournée de juin en Nouvelle-Zélande, Serin joue de nouveau "libéré". Et attaque l'actuelle saison "complètement différemment, tambour battant, sans trop réfléchir".

Trois mois plus tard, le voici redevenu N.1 du XV de France, en l'absence certes de Parra, Machenaud et Couilloud, blessés, mais devant Dupont et Sébastien Bézy.

"Il a fait très bon début de saison, avec des prestations de qualité", a estimé jeudi matin Brunel, qui a aidé Serin en Nouvelle-Zélande en lui enjoignant de "retrouver sa spontanéité".

Serin tergiverse moins, et ça va mieux. "A force de me taper la tête contre le mur pour essayer de bien faire, j'ai perdu ce qui faisait ma force: c'est à dire jouer et ne pas me poser de question. C'est ce que j'ai tenté de refaire en début de saison et je vois que ça marche. J'ai le sentiment d'être sur le bon chemin".

- Toulon, nouvelle page -

Un chemin qui passe par des responsabilités accrues en club, où le manager Rory Teague lui a "donné un peu les clés", à partager avec Jefferson Poirot. "Il est très impliqué dans le groupe aussi et ça fait du bien à tout le monde", confirme le pilier gauche.

Serin "a changé sur le leadership, sur ce qu'il apporte aux autres: mettre les autres en confiance ou être derrière les mecs quand il faut les piquer", détaille Poirot, qui sent son équipier "revanchard".

Et "ultra motivé pour la fin de saison", la dernière de Serin à l'UBB avant son départ à Toulon, officialisé samedi pour grandir un peu plus. "Je voulais absolument prendre ma décision avant le début de cette tournée. (...) Ça fait dix ans que je suis à l'UBB, j'ai envie de me mettre en danger", explique-t-il.

Emmener son club formateur en phase finale, changer de formation, participer à une Coupe du monde: autant de défis inédits qui attendent Serin en 2019. En attendant, il s'agit de faire gagner les Bleus.

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