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Non-lieu pour Alexandre Benalla dans l'enquête sur ses coffres-forts

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Christophe ARCHAMBAULT

Fin sans poursuites dans l'un des volets les plus mystérieux de la retentissante affaire Alexandre Benalla: une juge d'instruction parisienne, saisie de la possible dissimulation de preuves qu'aurait constituée la disparition de coffres-forts appartenant à l'ex-chargé de mission à l'Elysée, a ordonné fin juin un non-lieu.

L'un de ces mystérieux coffres-forts, que M. Benalla utilisait notamment pour stocker ses armes, n'était plus dans son appartement lors de la perquisition menée en juillet 2018, au début du scandale qui lui a valu une condamnation définitive à un an de prison ferme pour les violences du 1er-Mai de cette année-là.

Conformément aux réquisitions du ministère public de mars, la magistrate instructrice a rendu le 27 juin un non-lieu, "constatant qu'il ne résultait pas de l'information judiciaire charge suffisante contre quiconque d'avoir commis le délit de soustraction de document ou d'objet concernant un crime ou un délit en vue de faire obstacle à la manifestation de la vérité", d'après le parquet de Paris, sollicité par l'AFP vendredi.

"Le contenu des coffres déplacés du domicile d'Alexandre Benalla susceptibles de contenir des éléments de preuve dans le cadre des enquêtes ouvertes à son encontre n'a pu être établi avec certitude", poursuit le ministère public.

"En l'absence de cet élément et dans la mesure où l'enquête n'a pas établi de volonté de nuire à la manifestation de la vérité, un non-lieu a été ordonné", précise encore le parquet.

"Ce dénouement était inéluctable en droit comme en fait. Il était en effet absurde de poursuivre Alexandre Benalla pour le contenu imaginaire d'un coffre", a réagi son avocate, Me Jacqueline Laffont.

- Sac de sport -

Six ans après ce scandale qui a secoué le premier quinquennat d'Emmanuel Macron, la justice clôt donc ce volet, ouvert en février 2019 et qui avait alimenté des soupçons de manœuvres au sommet pour tromper la justice.

Cette armoire-forte "a dû être emmenée dans un lieu sûr par une personne mais ce n'est pas moi qui me suis occupé de cela", avait dit Alexandre Benalla à l'été 2018 aux enquêteurs.

Un an et demi plus tard, un des protagonistes de l'affaire, le militaire Chokri Wakrim, avait mis en cause deux membres de la présidence. Il avait indiqué en janvier 2020 à la Brigade criminelle les avoir vus en présence d'un premier coffre dans l'appartement parisien d'une proche de M. Benalla.

Le témoin avait ciblé Christian Guédon, alors membre du Groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR), ainsi qu'un ex-conseiller du chef d'état-major particulier d'Emmanuel Macron, Ludovic Chaker, par ailleurs ex-secrétaire général d'En Marche.

Auditionné en juillet 2019, Ludovic Chaker avait reconnu avoir participé à l'exfiltration de la famille Benalla, dont le domicile était encerclé par les médias.

Mais il avait "contesté fermement depuis le début avoir déplacé ce coffre", selon son entourage.

Son avocat n'a pas répondu dans l'immédiat.

Chokri Wakrim avait également indiqué avoir été témoin d'une conversation pendant laquelle Alexandre Benalla aurait demandé à Christian Guédon de vider un second coffre-fort situé dans son bureau de l'Élysée.

D'après Chokri Wakrim, le contenu de ce coffre, vidé juste avant la perquisition du 25 juillet 2018, aurait été emporté dans un sac de sport.

Celui qui vit aujourd'hui en Suisse et travaille dans le privé reste visé en France par deux enquêtes.

L'une porte sur son rôle dans la signature de contrats avec des oligarques russes alors qu'il était en poste à l'Elysée, et se rapproche de sa fin.

L'autre, lancée en avril 2019, porte sur des soupçons de "faux témoignage" de MM. Benalla et Crase devant la commission d'enquête du Sénat.

Le parquet de Paris avait conditionné à l'époque son issue à celle du volet central de l'affaire, l'enquête sur les violences du 1er mai 2018, qui s'est achevée en juin par une condamnation définitive de M. Benalla à un an de prison ferme après le rejet de son pourvoi.

Cette enquête pourrait donc connaître un épilogue prochain.

Les images d'Alexandre Benalla place de la Contrescarpe à Paris avaient déclenché une tempête politique en juillet 2018, quand le quotidien Le Monde avait identifié, sous un casque des forces de l'ordre, ce proche d'Emmanuel Macron.

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