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Les joueurs racisés sont surreprésentés aux différents postes d'attaquant, mais sont très rarement gardiens, ressort-il d'une étude de la KULeuven, mandatée par l'Union belge, sur les discriminations dans le milieu professionnel du football, et citée dans Le Soir jeudi.
Le sociologue Martijn Truys s'est attaché à analyser toutes les données disponibles pour les 385 joueurs ayant évolué en Jupiler Pro League au cours de la saison 2019-2020 en se focalisant sur le paramètre ethnique.
La KULeuven pointe un apparent biais dans les décisions pénalisant les joueurs d'origine africaine : ils sont plus susceptibles de commencer le match sur le banc, de recevoir une carte rouge, ont moins de temps de jeu que les blancs et sont davantage remplacés.
Le chercheur a aussi regardé la distribution sur le terrain des joueurs d'origine africaine (les Africains ou ceux ayant un parent africain) et européenne de Jupiler Pro League. Résultat : les joueurs racisés sont surreprésentés aux différents postes d'attaquant (46 %), mais sont très rarement gardiens (3 %). A l'inverse, les blancs sont beaucoup plus présents en défense (31,3 %) et ont cinq fois plus de chances d'être dans les cages.
"Dans le foot pro, les joueurs noirs ont davantage de chances d'être attaquants parce qu'ils sont censés être rapides, explosifs et qu'il suffit d'exécuter ce que d'autres construisent", explique le professeur Jeroen Scheerder, sociologue du sport.
Ce constat fait écho à la même étude menée auprès des jeunes joueurs belges âgés de 10 à 20 ans pendant la saison 2020-2021.