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"Accélérez, roulez à gauche, il reste encore des enfants à écraser": le slogan qui choque à Goé

Mécontente du comportement de certains automobilistes dans la rue du Monument à Goé, dans la commune de Limbourg en province de Liège, une riveraine a pris l’initiative d’installer un panneau au message sans détour: "Accélérez, roulez à gauche, il reste encore des enfants à écraser". De passage sur les lieux, Lucas Schoonbrodt s’est dit "choqué" au moment de nous envoyer une illustration de cette action citoyenne.

"Je passais en voiture dans la commune de Limbourg à Goé et je suis tombé sur ce panneau. Je trouve cela choquant", nous a dénoncé Lucas Schoonbrodt via notre page Alertez-nous. Ce citoyen n’avait jamais rencontré ce type de message sur le bord de la route. "Je trouve cela un peu agressif. Maintenant, certainement qu’il y a des gens qui roulent excessivement vite. J’habite dans une commune voisine et il n’y a jamais eu d’accident à cet endroit. Je peux comprendre la démarche de faire réagir mais, je suis contre cette action", insiste-t-il.

Le service voirie de la Ville a récemment été mis au courant de l’initiative d’une habitante de la rue du Monument. Cette dernière, visiblement irritée par certains conducteurs arpentant sa rue en contournant le casse-vitesse mis en place aux abords de son habitation, avait décidé d’afficher ce slogan polémique. Le service voirie de l’entité a ainsi annoncé qu’une chicane devrait être réalisée via l’installation d’un bac à fleur dans le courant de la semaine afin de résoudre le problème soulevé. Le panneau de signalisation devrait à cette occasion être retiré.


Un panneau inspiré d’une campagne française

Cette initiative rappelle la campagne mise en place en France par Hervé Bruyère, le maire de Bretenières (Côte-d'Or) qui avait  décidé de marquer le coup en installant un panneau au bord d'une route de sa commune, avec un message similaire "Il reste encore des enfants à écraser, vous pouvez accélérer". Son objectif était d’obliger les automobilistes à lever le pied à l’approche d’un établissement scolaire. L’histoire apparue en mars dernier dans plusieurs médias français avait recueilli des réactions tant favorables que défavorables. Le maire avait décidé d’utiliser l’humour pour faire parler d’un problème toujours d’actualité.


"Mettez-vous à la place de parents qui ont vraiment vécu cette situation"

"Ce type de panneau n’existe pas en Belgique. C’est un peu tiré par les cheveux. Mettez-vous à la place de parents qui ont vraiment vécu cette situation, cela ne doit pas leur faire plaisir de voir ce genre de panneau. Je veux bien comprendre qu’il y ait des problèmes de vitesse sur certains axes de certaines communes mais, c’est exagéré", déclare Benoît Godart, le porte-parole de l’IBSR (l’Institut Belge pour la Sécurité Routière). "La campagne menée par le maire de Bretenières avait voulu attirer l’attention des automobilistes par cette phrase choquante. Le but avait été atteint en sensibilisant les gens à la vitesse."


"Si cela choque des gens, ce n’est pas l’idéal"

Interrogé sur la possibilité de voir fleurir des panneaux de signalisation provocateurs en Belgique, il indique : "Si l’objectif est uniquement de faire ralentir les gens, cela peut fonctionner, mais il faut l’atteindre sans créer des dégâts collatéraux. Si cela choque des gens, ce n’est pas l’idéal. Il y a des messages plus doux qui peuvent aussi fonctionner. Je pense à "Ralentissez pour nous" avec la photo d’un enfant ou des panneaux confectionnés par des enfants. Il y a moyen de trouver le même type de message frappant sans pour autant tomber dans le glauque."

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