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5 ans après la mort de son bébé dans une crèche de Charleroi, Larissa attend toujours justice: "Je me sens abandonnée"

L'histoire des parents Ciena est particulièrement douloureuse. Il y a exactement cinq ans, leur bébé de trois mois a perdu la vie dans une crèche de Charleroi. Trois puéricultrices ont été inculpées pour non-assistance à personne en danger, mais l’enquête n’est toujours pas bouclée et les circonstances du drame restent floues. Les parents attendent que justice soit rendue et que leurs questions obtiennent enfin des réponses.

Larissa Munsongo est une femme brisée. "Aujourd'hui j'ai un deuxième enfant, mais c'est Ciena qui a fait que je suis devenue mère… Et je me dis, c'est la journée de la fête des mères, et moi je vais aller au cimetière voir ma fille et lui déposer des fleurs", nous confie-t-elle, les larmes aux yeux.

La puéricultrice responsable ce jour-là lui a interdit plusieurs fois d'aller

Le 9 mai 2016, elle a déposé sa fille de trois mois, Ciena, à la crèche communale Dourlet à Charleroi. Durant la journée, lorsqu’elle est prévenue qu’un drame est arrivé, il est déjà trop tard. Son bébé a perdu la vie. Elle aurait été laissée seule dans son lit durant plusieurs heures. Depuis lors, trois puéricultrices ont été inculpées.

"Elles se renvoyaient la balle en fait. Simplement c'est ça. Tout en ayant conscience qu'il y avait un enfant qui était là toute la journée. Donc en fait, elle a été oubliée. Simplement elle a été oubliée. L'une d'entre elles, qui est en fait une stagiaire, a plusieurs fois interpellé les puéricultrices en disant 'Je vais aller voir', et la puéricultrice responsable ce jour-là lui a interdit plusieurs fois d'aller", raconte Larissa Munsongo.

Il y a des actes de négligence qui ont été posés envers notre fille

Très rapidement, les parents sont interpellés par les incohérences dans les versions des faits. Ils ont déposé plainte pour homicide involontaire par défaut de prévoyance. "Il y a des actes qui n'ont pas été posés pour le bien-être de notre enfant. Il y a des actes de négligence qui ont été posés envers notre fille", explique Ennio D'Amario, le père de Ciena.

Des devoirs d'enquête toujours en cours

Cinq ans plus tard, les parents restent dans le flou par rapport aux circonstances précises du drame. "Moi je me sens vraiment abandonnée par la justice. Le fait qu'ils nous laissent sans réponse. Qu'ils nous laissent avec une aussi longue attente, parce que cinq ans ce n'est pas possible", réagit Larissa Munsongo.

"Pour les parents, les choses sont évidemment claires. Il y a cette négligence, ce défaut de prévoyance qui est en lien direct avec l'homicide qui est intervenu. Mais ce délais de cinq ans, qui est là, et ce rêve d'une justice efficace, certainement, mais aussi ce rêve d'une justice qui soit plus rapide", indique Fabian Lauvaux, l'avocat des parents de Ciena.

Des analyses et des devoirs complémentaires sont toujours en cours concernant les circonstances de la mort Ciena.

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