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Un prévenu est parvenu à s'échapper du palais de justice de Namur en sautant par la fenêtre du bureau d'un juge d'instruction ce mardi. C'est déjà la deuxième évasion de ce genre en trois semaines, l'évasion de trop pour le procureur du roi qui n'hésite pas à comparer aujourd'hui le palais à un moulin à vent.
Mardi après-midi le fugitif d'une vingtaine d'années est entendu derrière les murs du palais de justice de Namur pour des faits de vols. Encadré par deux policiers, au moment de signer l'acte de notification de son mandat d'arrêt dans le bureau du juge d'instruction, il bouscule le juge d'instruction et prend la fuite par la fenêtre. Pas de blessé, mais un personnel choqué par cette deuxième évasion, audacieuse.
"Nous ne pouvons plus rien garantir"
Le jeune homme, qui devait être placé sous mandat d'arrêt pour vol qualifié, a été retrouvé à Bruxelles dans le cadre d'un vol ce matin, indique le procureur du roi de Namur, Vincent Macq qui dénonce encore une fois le manque de sécurité du palais: "Nous avons deux personnes qui ont pris la fuite, deux personnes dont la deuxième est à mon avis relativement dangereuse. Que se passera-t-il si demain nous avons une personne excessivement dangereuse qui parvient à prendre la fuite ? Nous ne pouvons aujourd'hui, ni le président du tribunal, ni moi-même, plus rien garantir", affirme-t-il.
"Un problème dû à la configuration des lieux"
Un fait tout à fait similaire s'était effectivement déjà produit il y a peu de temps, le 30 avril. "Ce problème n'est pas inhérent à la surveillance effectuée par les services de police puisque des policiers sont toujours présents mais à la configuration des lieux (bureaux étriqués, etc.). Cela démontre une fois de plus que ce palais de justice est un vrai moulin à vent", explique-t-il.
Dans l'entrée du palais, le local des agents de sécurité a été bricolé avec quelques plaques de plâtre. Le symbole d'une justice qui racle les fonds de tiroirs au détriment de la sécurité du personnel et des magistrats.
"On nous dit qu'il n'y a plus de budget"
"On pourrait déjà dans un premier temps prendre des mesures de sécurité qui seraient peu coûteuses, j'espère simplement qu'on va trouver les budgets parce que quoi qu'on demande aujourd'hui, on nous dit qu'il n'y a plus de budget", déplore le procureur.
En plâtre sur une jambe de bois, les petits travaux consentis récemment permettent à peine de calfeutrer d'anciens revêtements d'amiante, en attendant la construction d'un nouvel édifice. "Le palais de justice est attendu depuis très longtemps, on se demande si un jour il arrivera. C'est quelque chose d'essentiel", estimeNicolas Devaux, avocat
La construction du nouveau palais débutera l'année prochaine
Aux dernières nouvelles la construction du futur palais ne débutera pas avant l'année prochaine dans le quartier des Casernes à Namur, il faudra donc encore patienter au moins 3 ans, quitte à faire justice avec des bouts de ficelles.
