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Désespérée, Carole ne peut pas rendre visite à sa fille aux Etats-Unis à cause du covid: "Elle a accouché de jumeaux en janvier..."

C’est totalement démunie que Carole a pris contact avec nous via le bouton orange Alertez-Nous. Sa fille Margaux vit depuis 2018 aux Etats-Unis. Elle a accouché de jumeaux en janvier dernier, Carole voudrait donc rencontrer ses petits-enfants. Problème: elle n’y est pas autorisée puisque les Etats-Unis interdisent toujours les voyages depuis certains pays, dont la Belgique. L'Europe tente de faire bouger les choses.

"Je ne sais plus vers qui me tourner…", confie d’emblée Carole lors de notre interview. Cela fait des mois que cette mère de trois enfants souhaite rendre visite à sa fille Margaux qui vit aux Etats-Unis. Mais à cause de la crise sanitaire, elle n’y est toujours pas autorisée. "Ma fille vit depuis juin 2018 aux Etats-Unis. Elle s’est mariée à un Américain en octobre 2018 et elle a accouché de jumeaux en janvier 2021", raconte-t-elle.

Depuis la naissance de ces petits-enfants voilà 7 mois, Carole tente le tout pour le tout afin de pouvoir enfin les rencontrer. Mais sans succès… Depuis mars 2020, les Etats-Unis ont interdit l’accès au territoire à tous les étrangers provenant de certains pays, dont la Belgique fait partie. "J’ai écrit à plusieurs reprises à la Ministre Sophie Wilmès pour essayer d’avoir des informations. Car je ne suis pas la seule dans cette situation ! J’ai même écrit au Roi mais on m’a répondu qu’on transférait vers Sophie Wilmès…", regrette Carole. 

Le Ministère des Affaires étrangères lui a répondu, en substance, que la situation était difficile, mais que les Etats-Unis avaient toujours le dernier mot par rapport au fait de laisser entrer, ou non, un étranger sur leur territoire. 

L’ambassade des Etats-Unis en Belgique lui a dit, quant à elle, qu’elle ne rentrait pas dans les critères prévus par la législation américaine. "Je ne fais pas partie des exceptions d’intérêt national, qui justifieraient que je puisse y aller. Franchement, je me sens abandonnée. Il faut vraiment s’y connaître et prendre du temps mais je travaille. J’ai même regardé pour une assistance juridique mais c’est très complexe", avoue-t-elle.

Une situation de plus en plus pesante

Alors qu’habituellement, Carole se rend deux à trois fois par an aux Etats-Unis, cela fait plus d’un an et demi maintenant qu’elle n’a plus vu sa fille et ses petits-enfants. Cela devient long et la situation la pèse de plus en plus. "La dernière fois que je les ai vus, c’était en janvier 2020, juste avant la crise. Sincèrement, c’est difficilement vivable. J’ai encore mes parents donc ce sont les arrière-grands-parents de ma fille. Ils ont 85 et 86 ans, chaque année compte…"

J’avais déjà essayé d’y aller pendant sa grossesse pour l’aider, mais pas moyen

Carole suit la situation au jour le jour. Elle espère ainsi enfin lire de bonnes nouvelles lui annonçant la levée de l’interdiction de voyages vers l’Amérique. Mais à l’heure actuelle, la seule solution envisageable serait que sa fille revienne en Belgique. Et encore, la situation est loin d’être aussi simple… Avec quatre enfants en bas âge, cela demanderait une certaine organisation. "Les deux enfants les plus âgés ont 3 et 4 ans. Et maintenant les jumeaux ont 7 mois. Si elle doit revenir avec les quatre, ça revient vite cher et c’est compliqué. C’est beaucoup plus simple et moins cher si c’est moi qui vais toute seule là-bas. J’avais déjà essayé d’y aller pendant sa grossesse pour l’aider car elle avait des soucis. Mais pas moyen."

A travers son témoignage, cette mère de famille souhaite mettre en avant "la détresse des parents qui ne peuvent toujours pas rejoindre leur famille belge aux Etats-Unis." Carole se dit prête à réaliser tous les tests nécessaires et à rester en quarantaine en arrivant sur place s’il le faut. "Je trouve qu’il n’y a pas de distinction entre les touristes et ceux qui vont retrouver de la famille. Il faut que le monde politique soit conscient de la situation et qu’on sente qu’on est pris en compte individuellement", conclut-elle.

La Commission européenne fait pression

Mais le monde politique est déjà bien conscient de la situation. Selon nos informations, les différents Etats-membres de l’Union européenne travaillent activement à la levée de cette interdiction. Des contacts réguliers sont échangés entre ces pays, malheureusement, pour le moment, le Président américain Joe Biden maintient les restrictions mises en place par son prédécesseur Donald Trump. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a d’ailleurs appelé ce mercredi les États-Unis à rapidement lever leurs vastes restrictions d'entrée pour les voyageurs en provenance de l'Europe. La situation épidémiologique liée au coronavirus est quasiment similaire de part et d'autre de l'Atlantique, a-t-elle argumenté.

Actuellement, les 26 pays de l’Espace Schengen sont toujours interdits d’entrer aux Etats-Unis. Cela concerne donc l’Autriche, la Belgique, la République tchèque, le Danemark, l’Estonie, la Finlande, la France, l’Allemagne, la Grèce, la Hongrie, l’Islande, l’Italie, la Lettonie, le Liechtenstein, la Lituanie, le Luxembourg, Malte, les Pays-Bas, la Norvège, la Pologne, le Portugal, la Slovaquie, la Slovénie, l’Espagne, la Suède, la Suisse, Monaco, Saint-Marin et la Cité du Vatican. Des pays comme l’Iran, la Chine, le Royaume-Uni, la République d’Irlande, le Brésil, l’Afrique du Sud et l’Inde sont également concernés.

Les citoyens américains et les résidents permanents légaux ne sont pas soumis aux proclamations présidentielles. Certaines exceptions existent néanmoins, elle concerne les diplomates étrangers voyageant aux États-Unis ainsi que certains membres de la famille de citoyens américains ou de résidents permanents légaux. Citons les conjoints, les enfants mineurs, les parents (à condition que le citoyen américain ou l'enfant résident permanent légal est célibataire et âgé de moins de 21 ans) et les frères et sœurs (à condition que le citoyen américain ou le résident permanent légal soit célibataire et âgé de moins de 21 ans également). Il existe également une exception pour les équipages aériens et maritimes voyageant aux États-Unis. Carole ne rentre donc dans aucun critère…


Carole avec ses deux premiers petits-enfants (© RTL INFO)

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