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Ces dernières années, les banques ont licencié... en toute discrétion: "Restructuration, c'est un mot tabou, on y va par petites touches"

1000 suppressions d'emplois chez Belfius, 148 chez Axa Banque, 3000 chez ING ... Pas de grandes restructurations, peu de licenciements secs, presque jamais de procédure Renault: les banques ont plutôt tendance à répartir, sur plusieurs années, les suppressions de poste.

Ces dernières années, malgré les suppressions d'emploi dans le secteur bancaire, seule ING a vraiment parlé de restructuration. Ce n'est pas étonnant pour Thibaut Montardin, responsable du secteur finances au syndicat CGSLB: "Dans le secteur bancaire, restructuration, c'est un mot tabou, qu'on n'emploie pas. On y va par petites touches, par petites réorganisations".


Il faut blâmer la digitalisation

La raison, selon lui, le manque de vision: "Les banques, à mon avis, n'ont pas une idée du personnel dont ils auront besoin dans trois ans". Pour l'économiste Bruno Colmant, il faut blâmer la "digitalisation": "Les modifications de personnel se font au fil de l'eau, de manière plutôt lente, parce qu'il faut continuer à avoir des personnes physiques qui sont dans les agences, tout en informatisant. Donc ça ne peut pas se faire du jour au lendemain".


"C'est plutôt dans le cœur de la banque, le cœur administratif, que les ajustements se font"

Les premiers employés concernés ne sont pas forcément dans les agences: "C'est le service informatique qui est en plus grande mutation dans les banques. D'abord on remplace les systèmes, on les rend digitaux. On limite les interactions entre les clients et la banque, donc c'est plutôt dans le cœur de la banque, le cœur administratif, que les ajustements se font".

Les banques proposent plutôt des plans de départ, souvent pour les travailleurs plus âgés, ce qui court-circuite notamment l'intervention des syndicats.

Les chiffres:
- Belfius : près de 1.000 licenciements entre 2012 et 2016, soit 250 emplois en moins par an
- Axa Banque : 148 emplois supprimés sur la période 2014-2017
- ING : 3.000 équivalents temps plein en moins entre 2016 et 2021, dont 400 licenciements secs
- BNP Paribas : plan de départ anticipé pour 200 managers entre 2018 et 2020, 2.000 effectifs en moins entre 2019 et 2021

Parmi ces entreprises, seule ING est passé par la procédure Renault. Les autres ont mis en place des vagues de licenciements réparties sur de nombreuses années : sur 2 ans pour BNP, voire sur 4 ans sur Belfius.

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