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Cette chocolaterie à Gosselies a trouvé un tas d'astuces pour réduire le gaspillage: même les peaux de noisettes sont récupérées! (vidéo)

20.000 tonnes: c'est la masse de nourriture gaspillée chaque année par l'industrie alimentaire en Wallonie. Une perte que voudrait réduire le Service public wallon. Mais certaines entreprises ont déjà compris l'intérêt de lutter contre le gaspillage. Nos journalistes JustineRoldan-Perez et Michael Danse se sont rendus dans une chocolaterie à Gosselies.

Chaque jour dans cette fabrique, les ouvriers produisent 1,5 tonne de pralines, avec un mot d'ordre: éviter tout gaspillage.

Depuis deux ans, méthodes de travail et équipements ont été revus. Un exemple: avant, les équipes transvasaient le chocolat dans son état liquide grâce à des seaux, alors qu'aujourd'hui ils circulent dans des tuyaux.

"Ce sont des tuyaux double paroi avec de l'eau chaude qui circule entre les deux parois, et le chocolat circule au milieu. Quand la machine a besoin de chocolat, il y a une cellule à l'intérieur qui détecte le besoin de chocolat, et une électrovanne s'ouvre et le chocolat tombe dans la machine", explique Jean-François Collet, directeur de l'entreprise.

"Par exemple, au niveau de la machine de dressage, nous avons mis des douilles amovibles afin de dresser toujours le produit au bon endroit sur la pastille de chocolat, et donc on avait beaucoup moins de déchets", indique Justine Collet, adjointe de direction.

Grâce à ses efforts, l'entreprise est passée de 6% de pertes à 3%. Autre élément important: la récupération des pralines non conformes. "Maintenant, même si on a certains déchets dans nos produits, on essaie, pour les pralines qui sont moins conformes, de les vendre dans nos magasins à des prix réduits. Ça permet d'écouler le stock et d'avoir le moins de déchets possible au final", confie Maxime Bramme, responsable export.

Autre solution pour les produits qui ne répondent pas à tous les critères: les réutiliser. "On peut aussi les remélanger dans une nouvelle pâte après les avoir fait fondre et broyer", explique Jean-François Collet.


Que faire des peaux de noisettes?

Dans les industries alimentaires wallonnes, chaque année, environ 20.000 tonnes de denrées alimentaires sont perdues. Ici, même la peau des noisettes est valorisée.
 
"On la torréfie, puis on enlève la pelure parce que ça donne de l'amertume au produit, et ces pelures de noisettes, on les utilise soit pour des animaux, soit pour les jardins, car ça donne de la souplesse à la terre", précise le directeur de la société.

La fédération de l'industrie alimentaire souhaite que tout le secteur puisse réduire ses pertes de 15% d'ici 2020.


Des conseils fournis aux entreprises

Pour y parvenir, les entreprises ont à leur disposition une brochure avec un schéma d'audit pour évaluer la situation ainsi que 10 mesures phares pour réduire le gaspillage.

En moyenne, chaque entreprise perdrait 2,3% de sa production sous la forme de déchets alimentaires comestibles sur l'entièreté de sa chaine de production sans compter les flux organiques jugés impropres à la consommation humaine comme par exemple le babeurre ou les épluchures de pommes de terre.

Anne Reul, secrétaire générale de l’aile wallonne de la fédération de l’industrie alimentaire détaille les principales causes de pertes dans le secteur: "Il y a d’abord l’erreur humaine, parfois, c’est une mauvaise gestion d’un stock par exemple, qui fait qu’on a trop de matière et que la date de péremption arrive trop vite, ou bien une interruption dans la chaîne ou dans l’outil de production, l’efficience aussi des machines, il y a une série de causes qui ont été identifiées et pour lesquelles on peut vraiment apporter des solutions et y remédier".

Il est conseillé aux entreprises d’entretenir le matériel pour éviter les pannes, ou même d’investir dans de nouvelles machines. Un exemple : une usine qui produit des frites a changé son mode d’épluchage: "Ils sont parvenus à diminuer de moitié les pertes. C’est finalement l’épaisseur de l’épluchure qui a été réduite, en modifiant un petit peu les mécanismes. Ca fait plus de pommes de terre pour faire des frites, et ça fait moins de déchets qu’ils devaient, jusque-là, évacuer", explique Carlo Di Antonio, le ministre wallon de l’Environnement.

Les entreprises sont aussi encouragées à mieux collaborer avec leur fournisseur. "Pour ajuster au mieux les commandes, pour que les stocks soient gérés au mieux, pour éviter qu’on ait des produits alimentaires ou des matières qui vont être périmés", ajoute Anne Reul.

Les entreprises sont aussi encouragées à faire des dons ou à collaborer avec d’autres industries: "Une pâte qui est restée trop longtemps dans la machine parce qu’elle a été arrêtée, qui ne peut plus être utilisée pour le produit peut être utilisée par une autre entreprise alimentaire qui peut en faire un autre produit", explique la secrétaire générale de l’aile wallonne de la fédération de l’industrie alimentaire.

Autre mesure pour limiter l’erreur humaine, par exemple, il est conseillé de sensibiliser et former le personnel.

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