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Comment perdre 18 millions d’euros des citoyens?

Fin juin, l’Etat belge a dû éponger 18,6 millions de pertes d’un de ses fonds publics: le Fonds de l'économie sociale et durable (FESD). Les citoyens y avaient investi 75 millions d’euros... mais 30% de cette somme a servi à "jouer" avec des produits financiers de KBC à haut rendement. Résultat de cette opération: un désastre.

Créé à l'initiative du gouvernement en 2003, le FESD avait pour objectif de mobiliser l'épargne des citoyens pour stimuler les investissements dans l'économie sociale et durable. Plus de 13.000 personnes ont souscrit à un emprunt obligataire, pour un total de 75 millions d'euros. Le Fonds a investi environ 70% des montants collectés dans des entreprises d'économie sociale, tandis que le solde a été placé à des fins de trésorerie.

Placements désastreux

Dans ce cadre, les gestionnaires ont acheté des produits financiers structurés (CDO) proposés par KBC. A l'époque, en 2005, le conseil d'administration a "décidé que les placements éthiques avaient certes la préférence, mais qu'il fallait également viser un rendement moyen supérieur", a indiqué Guy Hendrix, l'ancien président du FESD, lors d'une audition au parlement en 2010. Mais après la crise financière de 2008, ces placements se sont avérés désastreux.

KBC pas fautif

En septembre 2009, le FESD a été placée en liquidation, sous la tutelle du Fonds de participation. S'il a été envisagé d'engager des poursuites contre KBC, cette piste a été rapidement abandonnée. "Le management savait ce qu'il faisait", souligne-t-on du côté du liquidateur, en notant que l'argent a été placé de façon répétée dans les tranches les plus risquées des CDO.

Liquidation

La liquidation du FESD se poursuivra jusqu'en 2029, année à laquelle tous les prêts aux entreprises d'économie sociale seront arrivés à échéance. Pour gérer la trésorerie, le SFP Finances vient d'accorder un prêt de 26,9 millions, au taux très favorable de 0,72%. L'Etat a surtout dû acter définitivement une perte de 18,6 millions sur le portefeuille de mauvaises créances.

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