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De nombreux Belges participent à la construction du nouveau canal de Panama

Les entreprises belges, principalement les sociétés de dragage Jan de Nul et Dredging International Panama, une filiale locale du groupe DEME, jouent un rôle important dans les travaux d'élargissement du canal de Panama, dont la troisième voie pourrait être opérationnelle au printemps prochain.

Le chef de la diplomatie belge, Didier Reynders, s’en est réjoui jeudi alors qu’il bouclait une visite d'une semaine en Amérique latine. "Il y a de la place pour tout le monde", a-t-il affirmé par téléphone à l'agence Belga qui l'interrogeait sur une possible concurrence entre les différentes sociétés après une visite de ce gigantesque chantier et une rencontre avec l'administrateur de l'Autorité du canal de Panama (ACP), Jorge Quijano.


5% du commerce maritime mondial passe par ce canal

Cette voie d'eau, par où transite 5% du commerce maritime mondial, est en travaux d'agrandissement depuis 2007 afin de permettre le passage de navires longs de 400 mètres et transportant jusqu'à 14.000 conteneurs, le triple de la capacité actuelle, entre les océans Pacifique et Atlantique. Long de 80 kilomètres, le canal - rétrocédé par les Etats-Unis à Panama en 1999 - est en service depuis 1914 et le programme initial prévoyait une inauguration de la voie élargie à l'occasion de son centenaire. Mais les travaux ont pris du retard, notamment en raison d'un conflit financier entre le consortium GUPC (Groupe Unis pour le canal) et l'ACP sur la répartition de surcoûts apparus au fil des travaux.


Inauguration espérée pour le printemps prochain

Les autorités panaméennes espèrent désormais une inauguration en avril et une présence internationale importante à cette occasion. Le chantier, estimé au départ à 5,25 milliards de dollars - mais ce budget a été dépassé - a également été bloqué par des grèves d'ouvriers réclamant des hausses de salaires. GUPC est constitué de l'Espagnol Sacyr, l'Italien Salini Impregilio, le Belge Jan de Nul et le Panaméen Constructora Urbana. Mais le groupe anversois DEME (Dredging, Environmental and Marine Engineering) est également actif sur ce chantier "même si De Nul est en première ligne", a souligné jeudi M. Reynders, visiblement impressionné par le développement du Panama, un petit Etat qui tente de se faire une place sur la scène internationale - en étant notamment candidat, tout comme la Belgique, au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU pour la période 2016-2018, avec une élection attendue en octobre prochain à Genève.


Le Panama se développe, avec l’aide d’Anvers ?

Le Panama, en pleine croissance, avec une capitale, Panama City, aux airs de capitale d'un Emirat du Golfe persique, souhaite jouer un rôle économique plus important et développer ses capacités portuaires, éventuellement avec l'aide d'Anvers, a souligné le ministre belge des Affaires étrangères. Et tout comme au Pérou et en Colombie, les deux précédentes étapes de sa tournée latino-américaine, M. Reynders a insisté, après une rencontre avec son homologue panaméenne, Isabel de Saint Malo - qui est également vice-présidente du pays - sur la nécessité d'un dialogue politique renforcé et sur la conclusion d'accords sur la protection des investissements et le renoncement à la double imposition pour les investisseurs.


Reynders vante la Belgique au Pérou et en Colombie

Avant le Panama, il s'était rendu au Pérou - un pays que la Belgique a décidé de retirer de la liste de ses partenaires bénéficiaires de l'aide directe de la Coopération au développement - et en Colombie, qui tente de sortir d'une guerre civile opposant les forces gouvernementales aux rébellions des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes) et de l'Armée de libération nationale (ELN), en recherchant le soutien politique et financier de la communauté internationale et donc de l'Union européenne en tant que pays post-conflit en proie également aux méfaits des narco-trafiquants. Tant à Lima qu'à Bogota, il a évoqué les démarches que doit encore effectuer le Pérou et la Colombie pour que leurs ressortissants bénéficient d'une exemption de visa dans l'espace Schengen, notamment en adoptant le passeport biométrique, et vanté l'expertise dont dispose une entreprise belge, Zetes, en la matière.

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