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De plus en plus de Belges font leurs courses à l'étranger: ils ont dépensé 2,7 milliards d'euros en 2016

En 2016, les Belges ont acheté pour 2,7 milliards d'euros de produits à l'étranger, dont beaucoup de produits alimentaires. La fédération belge du commerce estime que cela représente 16.000 emplois perdus dans le secteur chez nous. Un reportage d'Aurélie Henneton et Xavier Preyat.

De nombreux Belges font leurs courses dans les pays frontaliers. C'est le cas de Scott Talmat. "Ca coûte moins cher ici qu'en Belgique", explique le Montois. Il traverse la frontière pour acheter ses bouteilles d'eau à Bettignies. Il le fait chaque mois pour l'importante différence de prix. Dans le magasin où Scott fait ses achats, neuf clients sur dix sont Belges. Le succès est tel qu'il faut quatre camions par jour pour réapprovisionner le site.

Au rayon vin, la tendance est la même. Les prix sont 30% moins chers que chez nous. Gerard n'achète plus de vin ni d'eau en Belgique depuis 5 ans. "Souvent, le mari vient, il charge sa voiture d'eau ou de vin et va rejoindre son épouse en grande surface", constate Emmanuel Varlet, gérant d'un magasin français spécialisé en vins.

Ces dépenses des Belges s'élevaient à 2,7 milliards d'euros en 2016. "Ca ne m'étonne pas. S'il y avait une régularité des prix au niveau de l'Europe, ça n'arriverait pas. Il faut tout uniformiser, car manger, boire et se chauffer sont des besoins, pas des envies", affirme un client.



"Des handicaps qui pèsent sur le commerce belge"

La fédération belge du commerce souhaiterait que les Belges consomment en Belgique. Elle pointe le coût du travail, la flexibilité et la fiscalité. "La TVA en Belgique est la plus élevée des pays voisins avec les Pays-Bas. En Allemagne, vous avez 19% de TVA sur un smartphone, en Belgique, c'est 21%. Ca, ce sont très concrètement des handicaps qui pèsent sur le commerce belge", détaille Dominique Michel, de la Fédération du Commerce et des Services en Belgique.

16.000 emplois seraient perdus avec les achats transfrontaliers. Il s'agit d'un marché en croissance de 3,2% par an. "Les politiques devraient un peu réagir et se dire, on a fait une erreur. On devrait diminuer les prix pour vendre plus en Belgique et les gens n'iront pas en France", s'inquiète un client belge.

Internet prend aussi beaucoup de place avec 2,5 milliards d'euros d'argent belge dépensé ailleurs rien qu'en 2016.

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