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De plus en plus de riches quittent la Belgique: où vont-ils et combien de personnes sont concernées?

Dans sa chronique BEL RTL Eco, Bruno Wattenbergh a abordé l'évasion de citoyens riches vers l’étranger.

Il n’y aurait jamais eu autant de riches belges qui vont s’installer à l’étranger?

Oui et la source est fiable puisqu’il s’agit du Ministère de l’Intérieur cité par le journal l’Echo. Ils sont aujourd’hui près de 25.000 belges à résider au Luxembourg et plus de 22.000 en Suisse. Soit un petit 50.000 au total. Cela représente une croissance de 10% par rapport à 2014, une croissance jamais constatée auparavant.


Et la raison serait fiscale bien sûr?

Oui plus que probablement, mais comme le relève le journal l’Echo, personne ne peut le garantir, ou en tous cas pas pour tous. Il y a quelques jours, c’est le belge le plus riche, le premier actionnaire privé de notre fleuron AB InBev qui déménageait en Suisse. Optant ainsi pour un forfait fiscal de quelques centaines de milliers d’euros, alors qu’il payait 70 millions d’euros par an en Belgique. Et si un réfugié économique africain par exemple, ne peut pas choisir ou il veut habiter, un réfugié fiscal arrivant avec son patrimoine n’a aucun problème pour choisir son pays.


Pourtant, cet actionnaire d’AB InBev resterait travailler en Belgique?

Théoriquement. En général pour s’installer dans un paradis fiscal avec son patrimoine, il y a des conditions, notamment d’y résider effectivement un certain nombre de jours par an. Cela veut dire couper les ponts au moins partiellement avec son ancienne vie et pouvoir le prouver. Mais pour ces supers-riches actifs, ce n’est pas un problème de venir travailler en jet privé deux ou trois jours par semaine à Bruxelles.


Est-bien civique ou patriotique?

Non. Mais chacun a son prix. Ces patrimoines très élevés seraient plus que jamais encouragés à quitter notre pays par l’augmentation progressive de fiscalité sur le patrimoine, on pense notamment au précompte sur les dividendes, passés en 5 années de 15 à 30%. Ou encore par une politique fiscale essentiellement budgétaire et qui change donc les règles au gré des trous à boucher.

Cela illustre surtout le dilemme cornélien de l’état. Dans ces années de régression sociale, il faut faire participer chacun à l’effort. Cela impose de taxer le patrimoine et les revenus du capital des plus riches. Mais cela doit se faire plutôt avec doigté, précision et mesure qu’avec dogmatisme, au risque de voir les plus riches s’envoler vers ces pays avec qui nous sommes en concurrence fiscale. Râlant non?

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