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Fini le gaspillage, l'heure est à la réparation des objets du quotidien: "Arriver à trouver la panne, ça a aussi un côté attrayant"

Le métier de réparateur connaît aujourd'hui un regain d'intérêt. L'heure n'est aujourd'hui plus au gaspillage mais plutôt au recyclage, voire à la prolongation de nos objets du quotidien.

Jonathan Yansenne est un ancien délégué commercial en pleine reconversion. Depuis septembre dernier, il suit une formation de réparateur électroménager, à l'entreprise de formation par le travail "Le Hublot": "Ce qui me plait dans ce métier, c’est qu’on peut toucher à plusieurs choses, que ce soit au niveau de l’électronique, de la mécanique. Ce qui est bien aussi, c’est de redonner une nouvelle vie à la machine. Ça fait aussi plaisir que le client reprenne sa machine et qu’elle soit réparée", confie-t-il.

 Pouvoir être l’enquêteur sur la machine

Parmi ses tâches: le remplacement des balais moteurs d'une machine à laver, ou encore, remonter le tambour d’un lave-linge déclassé sur un autre appareil. Dans bien des cas cependant, l’intervention est beaucoup plus simple. "Au niveau des bêtes pannes, on retrouve simplement des pièces coincées dans la machine, donc il suffit de la démonter, et que la pièce soit retirée. L’autre problème récurrent que l’on retrouve, ce sont des cartes-mères électroniques qui sont abîmée, et alors il suffit juste de changer cette pièce-là, et la machine fonctionne à nouveau. Arriver à trouver la panne, ça a aussi un côté attrayant, de pouvoir être l’enquêteur sur la machine", explique Emilie Jusniaux, coordinatrice de centre de formation professionnelle "Nouveau Saint-Servais".

Les producteurs mettent parfois des bâtons dans les roues

Une fois dépannées et révisées, les machines sont rendues à leur propriétaire ou remises en vente avec une garantie d’un an dans un magasin d’économie sociale. Mais certains pièges compliquent parfois le travail du réparateur, comme en témoigne Arabelle Rasse, chargée de communication à la Fédération "Ressources": "Les producteurs ne pensent pas toujours à faciliter la réparation, voire parfois l’empêchent, c’est ce qu’on appelle l’obsolescence programmée. Un autre problème auquel nous devons faire face, c’est l’accès aux pièces détachées, qui nous permettent de faire les réparations. Souvent, c’est lié à une garantie de deux ans, et au-delà, on ne retrouve plus les pièces".

Les clients rebutés par le coût de la réparation

Dans le circuit de réparation classique, c’est le coût de l’intervention, pour la main d’œuvre ou pour la pièce, qui peut parfois rebuter le client. "Aujourd’hui, huit clients sur dix qui viennent en magasin viennent acheter un nouveau produit parce que l'ancien était en panne. Certains auraient pu être réparés, mais ils reculent devant la dépense, parce que ça leur paraît très cher, et qu’ils ne savent pas combien de temps va durer leur produit", détaille Charles-Henri de Maleissye-Melun, directeur général de Vanden Borre.

Un abonnement pour être dépanné sans frais

Pour 12,99€ par mois, ce grand distributeur propose désormais un abonnement réparations illimitées sur le gros électroménager. Durant 7 ans minimum, le client est dépanné sans frais. "Beaucoup de clients hésitaient à faire réparer leurs produits. Avec cet abonnement, ils n’hésiteront plus, ce ne sera plus à eux de payer, c’est nous qui le prendrons en charge, parce qu’ils seront abonnés, et qu’ils répareront le produit".

Est-ce intéressant ? A chacun de faire son calcul. Ce groupe, qui a effectué 127.000 réparations en 2019, s’attend à voir augmenter son nombre d’interventions. Afin de répondre à la demande, ils prévoient d’engager 50 techniciens durant les cinq prochaines années.

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