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Flambée des prix depuis 2000, pouvoir d’achat en berne: 2012 s’annonce difficile

Philippe Defeyt, économiste de l'Institut pour un Développement Durable, n’est pas optimiste pour l’avenir immédiat de notre portefeuille. L'année 2012 sera morose avec un pouvoir d'achat en baisse et un chômage en hausse. Une tendance qui se comprend quand on voit que rien que le prix de l’énergie a augmenté de 77% en 12 ans!

En 2012, le pouvoir d'achat moyen par tête sera de 3% inférieur à ce qu'il était en 2009, année au cours de laquelle il avait atteint un minimum historique. Le pouvoir d'achat des bénéficiaires des allocations minimales stagne quant à lui, et ce depuis 10 ans, malgré des hausses hors-index.

Une hausse du coût de la vie qui touche surtout les petits revenus

Cette stagnation s'explique, selon Philippe Defeyt, par l'évolution plus rapide des prix pour les ménages concernés. En effet, entre 2000 et 2012, les prix des loyers (+44%), de l'alimentation (+38%) et de l'énergie (chauffage et éclairage) (+77%) ont augmenté plus vite que l'indice global (+30%). Or ces produits et services représentent jusqu'à 80% (voire plus parfois) du budget des ménages à petits revenus.

Les moyens revenus commencent à le sentir aussi

Concrètement, une fois le loyer et les charges payées, il ne reste parfois plus grand-chose du salaire. "Aujourd’hui, même des personnes qui ont un revenu, qui travaillent, ne parviennent plus à payer le loyer, ou alors ils doivent se loger dans des tous petits appartements, voire même dans des logements insalubres", expliquait José Garcia, du syndicat des locataires, au micro de Déborah Van Thournout dans le journal de 13h.

 

+31% pour le Belge moyen, +45% pour le locataire paupérisé

Au total, entre 2000 et 2012, le coût de la vie a augmenté de 31% pour le consommateur moyen mais de 45% pour les ménages à petits revenus qui sont locataires, conclut l'économiste. "Pour vous donner une idée, dans beaucoup de ménages à petit revenu, l’alimentation représente environ 25% des dépenses, tandis que pour la moyenne de la population, c’est aujourd’hui moins de 15%. Hors malheureusement les coûts alimentaires ont augmenté au cours des dernières années, plus vite que la moyenne des prix", détaillait Philippe Defeyt au micro de Sébastien Prophète dans le 13h.

Ajoutez-y le chômage réel…

Si l'année 2011 a enregistré un léger recul du nombre de chômeurs, cette tendance à la baisse sera effacée en 2012. "On va, cette année-ci, retrouver un nombre de chômeurs proche des maxima observés au milieu de la décennie précédente. Pour la population active salariée, le taux de chômage devrait en 2012 ainsi s'élever à un peu moins de 13%. Mais ce taux de chômage est sous-estimé. En effet, si l'on tient compte des demandeurs d'emploi inoccupés, du chômage partiel et des travailleurs dont le temps partiel est involontaire, on peut estimer que le taux de sous-emploi (calculé en heures) des salariés est proche de 20%", souligne Philippe Defeyt.

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