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Hausse des prix des carburants: "Les 30 millions d'euros mis sur la table nous semblent peu et insuffisants"

Marie-Hélène Ska, secrétaire générale de la CSC, était l'invitée politique de Fabrice Grosfilley sur Bel RTL ce matin. L'occasion d'aborder la hausse des prix des carburants et les aides mises en place pour aider les automobilistes à faire face à ces augmentations. Entre autres, le gouvernement a débloqué 30 millions d'euros pour aider les travailleurs qui se rendent sur leur lieu de travail en voiture.

Mais pour Marie-Hélène Ska, "ce n'est pas suffisant": "Les 30 millions qui sont mis sur la table nous semblent peu et insuffisants", a-t-elle martelé au micro de Fabrice Grosfilley. "Aujourd'hui, c'est la reconnaissance le problème. Beaucoup de travailleurs et de travailleuses doivent mettre de leur poche pour aller travailler et ce n'est pas tout à fait normal aujourd'hui", a ajouté la secrétaire générale du CSC. 

Trouver des solutions "structurelles" qui durent sur le long terme pour faire face à cette hausse fulgurante 

Pour elle, cette proposition est "une nouvelle occasion manquée d'avoir eu un contact avant que les décisions ne soient prises" afin de mieux déterminer quelles sont les difficultés. Aujourd'hui, il y en a 2, explique Marie-Hélène Ska, qui les détaille : "Il y a d'une part des secteurs dans lesquels les frais de déplacements domicile/lieu de travail ne sont pas, ou pas suffisamment, remboursés. Et puis d'autre part, il y a tous les déplacements qui se font pendant la durée du travail, pour aller voir les clients par exemple, pour aller d'une partie de l'entreprise vers d'autres entreprises, etc. Ces frais-là ne sont pas non plus pris en compte", détaille la secrétaire générale qui aimerait trouver de réelles solutions ciblées sur le long terme pour venir en aide aux travailleurs. 

"L'enveloppe des 30 millions, c'est un 'one shot' non récurrent pour 2022 et donc il ne faut pas susciter de faux espoirs", précise-t-elle. Pour elle, aucun doute, "il faut trouver des solutions plus structurelles. Une logique qui se répèterait d'année en année". Pour ce faire, la CSC doit faire une proposition au gouvernement d'ici la fin du mois d'avril. Mais avant, il faut d'abord "clarifier le diagnostic, poser le problème, regarder les moyens dont on a besoin, et puis essayer de trouver des voies et moyens pour que ces 30 millions soient utilisés de la manière la plus intelligente possible".

Des secteurs exclus de l'accord

"On ne s'est pas concertés avant avec le gouvernement, et aujourd'hui, il y a une petite phrase dans l'accord du gouvernement qui dit que ces 30 millions doivent être neutres pour les entreprises, on connaît bien cette petite phrase, et donc c'est un peu paradoxal que ce ne soit pas l'employeur qui prenne en charge ces frais", ajoute la secrétaire générale de la CSC. 

Par ailleurs, dans l'accord du gouvernement, "des secteurs importants" seraient "complètement exclus", comme l'enseignement, explique Marie-Hélène Ska. "Dans l'enseignement, il n'y a pas de remboursement ni pour les frais de déplacement ni de frais de mission", précise-t-elle. La secrétaire générale de la CSC souhaiterait que ces 30 millions d'euros soient mieux répartis entre les secteurs qui en ont le plus besoin. Et pour ça, "il faut bien analyser le problème et se poser les bonnes questions", a-t-elle répété tout au long de l'entretien. 

"Il faut qu'on prenne conscience de la difficulté dans laquelle on est aujourd'hui. Ce n'est pas normal, en 2022, que des familles doivent choisir entre se déplacer, se nourrir ou se chauffer! On a un vrai problème de distribution des richesses", a-t-elle conclu. 

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