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L'armée va passer à deux brigades, perdre six F-16 et fermer 32 quartiers

Le ministre de la Défense, Pieter De Crem, a levé le voile lundi sur son plan de restructuration de l'armée qui prévoit la réduction de la Force terrestre à deux brigades (une "médiane" et une légère) et la fermeture de 32 quartiers militaires d'ici 2011, avec une diminution des effectifs de la Défense à 34.000 personnes d'ici fin 2012, mais sans réduire sensiblement le "niveau d'ambition" de la Belgique au plan international.

Parmi les principales casernes touchées par le "plan De Crem" figurent celles de Bastogne (province du Luxembourg), de Baronville et de Belgrade (Namur), de Saive et de Bierset (Liège), de Ghlin (Hainaut), de Brasschaat et de Haasdonk (Anvers), de Diest (Brabant flamand), de Helchteren (Limbourg), de Sijsele (Flandre occidentale) et de Destelbergen (Flandre orientale). Alors que l'unité du génie installée à Jambes déménagera vers Amay, a indiqué le ministre.

La réduction des effectifs à 34.000 personnes - contre un objectif antérieur de 37.725 - sera atteinte sans licenciement, par une combinaison de départs naturels et recours à des mesures de dégagement existantes (la "Suspension volontaire des prestations", SVP), a assuré M. De Crem, qui compte maintenir le recrutement de quelque 1.300 jeunes militaires par an.

La Force terrestre sera à l'avenir composée de deux brigades - une médiane équipée avec les nouveaux blindés à roues commandés de type AIV et MPPV et une légère, bâtie autour des unités para-commandos renforcées par le 12/13ème régiment de Ligne de Spa et dotées de véhicules légers et de camions Unimog. Elle compte actuellement deux brigades médianes et une sorte de mini-brigade paras-commando à trois bataillons (Diest, Flawinne et Tielen). 

La Force aérienne verra son nombre de chasseurs F-16 réduit de 60 à 54, mais trente appareils resteront disponibles pour des opérations de l'OTAN d'une durée de six mois et dix pour l'Union européenne. La base de Bierset fermera ses portes et les vingt hélicoptères Agusta maintenus (sur 28 actuellement) déménageront vers Beauvechain. Les futurs hélicoptères moyens NH90 seront basés à Beauvechain (pour la version de transport) et à Coxyde (pour les missions de recherche et de sauvetage). Les avions sans pilote B-Hunter quitteront Elsenborn pour Florennes, a précisé M. de Crem.

La Marine conservera ses deux frégates ex-néerlandaises, qui seront modernisées pour suivre l'exemple des Pays-Bas, mais devra renoncer à l'un de ses sept chasseurs de mines tripartites, qui sera mis "sous cocon", a ajouté le ministre. La composante médicale fermera trois dépôts (Ghlin, Destelbergen et Landen, en Brabant flamand), qui seront transférés sur le site de Neder-over-Heembeek, dans la banlieue nord de Bruxelles, tout comme les formations qui se donnent à Gand. En revanche, l'ancienne Pharmacie centrale de Nivelles (devenue "Eléments médicaux d'intervention techniques", EMITech), est provisoirement maintenue.

"C'est la finalisation de la transformation" des forces armées entreprise lors des législatures précédentes et jamais menées à terme, a souligné M. De Crem (CD&V) après avoir rencontré la hiérarchie militaire et les syndicats. Il compte ainsi mener à bien l'achat des deux tranches "optionnelles" de véhicules blindés MPPV (MultiPurpose Protected Vehicles, de type Dingo II) et AIV (Armored Infantry Vehicles, des Piranha IIIC 8x8), soit respectivement 132 et 104 engins, afin d'équiper complètement les unités de la Force terrestre. A l'exception toutefois des 22 AIV équipés d'un canon de 90 mm, que le ministre juge inadapté.

Selon lui, la Belgique maintiendra ainsi la plupart de ses engagements envers l'OTAN et l'Union européenne, avec la volonté de continuer à avoir 1.200 hommes et femmes en permanence en opération à l'étranger. M. De Crem a assuré que ce plan n'était "ni idéologique ni communautaire", mais bien un "exercice d'équilibre" qui tient compte du contexte budgétaire dans lequel la Défense doit évoluer, avec des économies imposées d'année en année au département.

"J'exécuterai cette réforme au cours de cette législature (qui se termine en juin 2011), dès le 1er janvier 2010. Aucun dossier ne sera transféré à la prochaine législature", a-t-il promis.

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