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L'Etat est l'actionnaire majoritaire de Proximus: a-t-il vraiment son mot à dire dans le cas d'un licenciement collectif?

Proximus est une entreprise publique autonome. Ce dernier adjectif est clair: le groupe est géré par un management et les actionnaires ne peuvent pas réellement empêcher des décisions concernant la gestion quotidienne de l'entreprise. Explications.

Charles Michel a convoqué ce matin la patronne de Proximus Dominique Leroy, suite aux rumeurs insistantes de licenciement collectif. Le Premier ministre veut des explications et, visiblement, il n'apprécie pas d'être mis devant le fait accompli. De cette réunion, Kris Peeters (Ministre de l'emploi) a entretemps donné que quelques chiffres: 1.900 licenciements, 1.250 embauches.

Rappelons que l'Etat est le premier actionnaire de Proximus. Mais que peut-il faire justement en cas de restructuration au sein de l'opérateur?

Pas grand chose, à vrai dire. C'est vrai, l'Etat est actionnaire majoritaire, avec 53,5% des actions dans sa poche. C'est vrai, Proximus est une entreprise publique. Mais c'est une entreprise publique autonome. Le ministre de l'Emploi, Kris Peeters, l'a répété ce matin à notre journaliste Serge Vermeiren: "Proximus est une entreprise cotée en Bourse, elle est indépendante." Kris Peeters a déclaré qu'en tant que ministre de l'Emploi, il était préoccupé par les chiffres émis par les syndicats, à savoir 2000 emplois, soit 15% environ du personnel.

Dans ce genre d'entreprise, l'Etat a un droit de regard, il veille à la bonne application des missions de service publique, mais il a délégué la gestion de l'entreprise à un management, donc ici en l'occurrence: Dominique Leroy, la patronne, et ses équipes.

L'Etat a bien un commissaire-délégué auprès du conseil d'administration, mais sur les questions économiques de l'entreprise, il ne dispose que d'une voix consultative.

Autrement dit, si on schématise: si Proximus décide de supprimer l'accès au téléphone en province de Luxembourg parce que ce n'est pas rentable, l'Etat majoritaire peut s'y opposer, parce qu'il s'agirait d'une atteinte à la qualité du service publique.

Ce n'est pas vrai pour un plan de licenciement, qui fait partie du lot des décisions de gestion quotidienne, dans n'importe quelle société.

Ce modèle d'entreprise autonome, on la retrouve chez Proximus, mais aussi à la SNCB ou chez Bpost.

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