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La Belgique se prive-t-elle de nombreux emplois en ne favorisant pas le travail de nuit pour l'e-commerce?

Le travail de nuit est autorisé dans l'e-commerce en Belgique. Pourtant, les entreprises sont frileuses lorsqu'il s'agit d'appliquer cette autorisation : le travail de nuit coûte effectivement plus cher aux employeurs. Résultat : les consommateurs préféreraient se fournir sur des sites basés aux Pays-Bas par exemple, estime la fédération des entreprises technologiques.

Les conditions entourant le travail de nuit et le dimanche en Belgique constituent de véritables freins au développement de l'e-commerce en Belgique, estiment les entreprises technologiques par la voix de leur fédération, Agoria. Depuis mars 2018, le travail de nuit est autorisé dans l'e-commerce en Belgique, mais le coût des salaires est plus élevé qu'à l'étranger (+17%), note Agoria. Dès lors, peu d'entreprises ont franchi. Elles seraient à peine 4. 

Agoria appelle les pouvoirs publics à adapter la législation afin de rendre compétitif le travail de nuit en Belgique. Sinon, 594.000 emplois liés à l'e-commerce ou la digitalisation seront non-pourvus d'ici 2030, clame la fédération. 

Chaque semaine, 16 millions de transactions sur des sites d'achat sont réalisés en Belgique, dont 8 millions rien que le dimanche, pour une moyenne de 100€ par transaction, selon Agoria. L'e-commerce en Belgique progresse de 20% chaque année, contre 1,5 % pour le commerce traditionnel. Cela représente un chiffre d'affaire de 10,6 milliards €. Quant au nombre de commerçants en ligne, il a augmenté de 18%.

Mais la législation ne s'adapte pas suffisamment pour tirer parti de cette croissance, estime le secteur. "Le travail le dimanche n'est pas autorisé, pour le secteur de l'e-commerce, alors qu'aux Pays-Bas et dans les pays voisins, il est permis", déplore Dominique Michel, directeur général de Coméos. "Le consommateur, une fois sur deux, va sur un site étranger qui leur permet d'être livré rapidement."

Du côté des syndicats, le travail de nuit ne semble pas être un problème, mais à certaines conditions. "Depuis deux ans, nous avons signé une convention avec le secteur permettant le travail de nuit moyennant discussion et concertation, évidemment", assure Delphine Latawiec, secrétaire permanente CNE commerce. "Le problème n'est pas l'existence du travail de nuit, mais plutôt l'envie d'établir un cadre correct pour le travail de nuit."

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