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Les patrons ont-ils peur d'engager suite au coronavirus? "Il faut s'armer de patience"

Chômage, faillites, commerces à l'arrêt… Le coronavirus a quelques effets négatifs sur l'économie de notre pays. Selon la Banque nationale, 186.000 emplois pourraient disparaître dans les prochains mois. Les entreprises ont-elles peur d'engager suite à cette crise ? Cette question était au cœur du débat de C'est pas tous les jours dimanche.

Depuis quelques semaines, l'activité économique reprend en Belgique, suite aux différentes mesures de déconfinement. Mais il faudra encore du temps pour que les entreprises belges retrouvent leur niveau d'emploi. C'est ce qu'a expliqué Philippe Lacroix, directeur général de Manpower en Belgique et au Luxembourg, dans C'est pas tous les jours dimanche. "Nous voyons dans notre secteur que l'activité, que ce soit en intérim ou en recrutement, est en train de reprendre. Bien sûr, il faudra attendre environ 6 mois pour arriver à ce que 70% des entreprises retrouvent leur niveau d'emploi d'avant la crise. Il faut donc s'armer de patience. Mais il y a encore de l'emploi, il y a encore de l'activité qui est en train de se développer. Il faudra bien sûr multiplier les actions pour trouver de l'emploi, ce sera moins facile que par le passé. Au plus on va multiplier les actions, au plus on aura de chance de décrocher un emploi."

Pour Philippe Lacroix, qui fait face sur le plateau à deux personnes en recherche d'emploi, il y a une mesure "oubliée par le gouvernement et qui peut aider", c'est la formation. "Ce sera important pour permettre à des personnes qui ont certaines compétences de pouvoir se réorienter. Je pense qu'il y a encore beaucoup de potentiel."

1 euro investi, 3 euros rapportés

Selon Marco Van Hees, député fédéral PTB, le problème est que "les patrons d'entreprise ont peur d'investir". "Les veilles recettes libérales qui sont de faire des cadeaux aux entreprises, ce n'est pas ce qu'il faut faire. Ce qu'il faut aujourd'hui, c'est que l'Etat investisse dans des besoins sociaux ou environnementaux, dans les soins de santé… et ça crée de l'emploi. On sait où va l'argent, ça crée des emplois directement."

Un avis que partage Ahmed Laaouej, député fédéral et président du PS bruxellois. "Ce que les économistes montrent, c'est qu'aujourd'hui, un euro investi par les pouvoirs publics permet d'en ramener 3 supplémentaires. Investir de l'argent au niveau des pouvoirs publics, cela permet de faire vivre l'économie, de la soutenir. Cela rapporte plus que ce que ça coûte. Cela veut dire qu'on peut à la fois avoir un Etat social, avoir un très haut niveau d'investissement public et en même temps relancer l'économie et soutenir les entreprises. C'est ce cercle vertueux qu'il faut pouvoir promouvoir. Je dis toujours que ce qui est juste socialement est efficace économiquement."

"Il faut valoriser ces capitaux pour les entreprises belges"

Pour Michel De Maegd, député fédéral MR, l'investissement doit être ciblé, "dans les technologies, le digital, les infrastructures des nouvelles générations. C'est fondamental parce que c'est un retour sur investissement garanti". Il ajoute: "sur les dépenses sociales, je voudrais quand même dire que la Belgique est le troisième pays au monde qui a, en pourcentage, le taux de dépenses pour politique sociale le plus élevé. On fait déjà beaucoup en matière de politique sociale. Et puis, il y a une manne d'épargne qui est là, estimée à 20 milliards d'euros. Je pense qu'il faut pouvoir valoriser ces capitaux pour les entreprises belges."

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