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La différence entre le brut et le net est très importante en Belgique: "C’est un handicap en matière de compétitivité"

Ce dimanche midi, l’administrateur délégué de la Fédération des entreprises de Belgique (FEB) était l’invité de Pascal Vrébos sur le plateau de RTL. Pieter Timmermans a dénoncé le coût du travail, laissant entendre que "la différence entre le brut et le net est la plus grande du monde, en Belgique". Cette phrase n’est pas passée inaperçue… Mais est-ce vraiment le cas ? Vivons-nous dans le pays où le travail "coûte" le plus cher ? Voici quelques éléments de réponse.

Sur une fiche de salaire, il n’y a qu’une ligne qui intéresse les employés : le montant des revenus. Mais avant, il y a d’autres lignes qui coûtent de l’argent aux employeurs. Avec une experte en ressources humaines, prenons l’exemple d’un salaire de 3.486 euros brut. En plus de ce montant, votre entreprise devra régler d’autres frais : "On aura le total de tout ce qui est lié à la sécurité sociale, on aura les cotisations de gestion et la TVA de 21% liée à ces cotisations de gestion", détaille Emily Wiame, consultante en ressources humaines.

Ceci explique la forte différence entre vos salaires et ce que votre patron devra payer. "On arrive donc à un net de 2.203,47 euros. Pour l’employeur, ça va aussi être un coût qui va être de quasiment 1.000 euros en plus. On peut voir que les charges patronales pour un employeur, c’est quasiment le double de ce que la personne va toucher", poursuit-elle.

Cela place notre pays en haut du classement mondial. Un travailleur belge isolé est taxé à hauteur de 51%, alors que la moyenne au sein de l’organisation pour la coopération et développement économique s’élève à 34%. "C’est un problème pour les entreprises parce qu’effectivement, le coût salarial est très important. C’est un handicap en matière de compétitivité mais il faut être très attentif parce qu’on ne va quand même pas baisser le salaire net des travailleurs. Donc si on baisse quelque chose, c’est soit la sécurité sociale, soit les impôts", développe Bruno Colmant, économiste.

Les économistes disent qu’en moyenne, un travailleur touche un tiers de son salaire, un autre tiers est destiné à la sécurité sociale et le dernier tiers à l’Etat sous forme d’impôts. "On a besoin d’urgence d’une réforme fiscale", souligne Pieter Timmermans, administrateur délégué de la Fédération des entreprises de Belgique (FEB).

Revoir toute la fiscalité, c’est une piste également envisagée par l’économiste Bruno Colmant : "On a un problème en Belgique, c’est que tout le financement de la sécurité sociale repose sur le travail. D’autre part, on n’individualise pas bien les bénéfices de la sécurité sociale selon les personnes. Quelqu’un qui est très riche ou très pauvre payera son médecin et ses médicaments a peu près le même montant. Cela peut être adapté !", insiste-t-il.

Avec la crise sanitaire, la pression fiscale a légèrement reculée en Belgique.

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