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Le Belge et la voiture électrique: pourquoi ça ne prend pas?

Ce matin, dans sa chronique BEL RTL Eco, Bruno Wattenbergh s'est demandé si les voitures électriques connaissaient un beau succès en Belgique.

Dans notre pays, on n'achète très peu de voitures électriques : 788 véhicules de ce type ont été vendus au 1er trimestre de cette année, soit moins d’un demi-pourcent des 164.000 voitures vendues sur la même période.

Et  ce sont principalement les sociétés qui achètent ce type de voitures notamment car elles sont en général déductibles à 120%.


Pourquoi les sociétés n’achètent-elles pas plus de voitures électriques ?

À cause de l’incertitude liée à la valeur résiduelle, c'est-à-dire ce que vaudra le véhicule après 3 ou 4 ans, en fin de contrat. Une société n’a pas envie de financer sur ces 3 ou 4 années l’entièreté du véhicule. Elle va, via une banque ou une société de leasing, financer un montant réduit qui correspond à la valeur d’achat moins ce que la voiture vaudra dans 3 ou 4 ans. Une somme à laquelle l’organisme financier va rajouter les intérêts et la marge commerciale.

C’est ce mécanisme, appelé aussi parfois "prêt ballon", qui permet d’acheter des voitures pour quelques centaines d’euros par mois. La pratique devient connue parce qu’elle s’est étendue aux personnes privées. On ne peut d’ailleurs plus à proprement parler d’achat de véhicule.


Pourquoi ça coince ? 

Il est extrêmement difficile de prévoir qu’est-ce que le marché de l’occasion va offrir pour ces véhicules électriques ou hybrides dans quelques années. Notamment à cause des évolutions technologiques. Que vaudra une Tesla de 120.000€ avec une autonomie de 300 km si la technologie, dans 3 ans, permettra de faire 500 km ?

Et quand les actuaires, ces personnes qui calculent le risque et la rentabilité, doivent sortir un chiffre pour cette valeur résiduelle, pour ne pas prendre de risque, ils diminuent la valeur résiduelle. Résultat, la partie à financer augmente et donc le loyer augmente.

C’est pour cette raison que Tesla, qui voulait s’imposer à juste titre sur le marché du fleet, le marché des sociétés, a été obligé de garantir une valeur résiduelle et s’est engagé à reprendre les véhicules à un pourcentage convenu du prix d’achat.


Qu'est-ce qui doit changer ?

Que sans une forte incitation fiscale, peu de Belges, sociétés, indépendants, ou particulier, achètent ce genre de véhicule, même s’ils ont une conscience écologique importante. Que cela va changer lentement, mais sûrement. Ou encore que le marché des véhicules de société peut accélérer le changement, mais à la condition de garder un avantage fiscal substantiel. Les pays, comme le Danemark, qui ont arrêté les incitants fiscaux, ont vu les ventes de véhicules électriques s’effondrer.

Et enfin, que nous avons absolument besoin de solides investissements en bornes rechargeables !

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