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Le crowdfunding continue de fonctionner malgré le coronavirus: "En moins de 2 heures, j’avais récolté 5000€"

D'année en année, le financement participatif, plus communément appelé crowdfunding, progresse en Belgique. Si le coronavirus et les mesures prises ont donné un coup de frein à cette évolution positive, ça ne signifie pas que tout s'est arrêté. Exemple avec un jeune Liégeois qui a lancé son projet malgré la crise. Les résultats de son appel à financement sont au-dessus de ses attentes, si bien qu'aujourd'hui, il espère récolter pas moins de 300% de son objectif initial.

L'autorité des marchés financiers (FSMA) a sorti ses dernières statistiques, révélées il y a une dizaine de jours par Le Soir. Les chiffres du crowdfunding augmentent de manière constante en Belgique, tant par les montants investis par les particuliers que par le nombre de projets financés.

Entre juillet 2018 et juin 2019, ce ne sont pas moins de 94 millions d’euros qui ont été injectés via crowdfunding dans 234 projets en Belgique. Jusqu’à l’arrivée du coronavirus, l’augmentation a été constante : "Si l'on compare 2018 à 2019, on remarque un doublement de l'offre et du montant total levé", indique au Soir Jean-Paul Servais, qui préside la FSMA.

Le coronavirus plombe l'année 2020

Les chiffres de 2020 seront certainement moins bons. La pandémie et les mesures de confinements ont plombé le nombre de projets lancés. "Le marché a été bien moins dynamique durant les six premiers de l'année et nous n'avons pas encore de vue claire sur son potentiel redémarrage", note encore le président de la FSMA.

Pourtant, certains parviennent encore à tirer leur épingle du jeu malgré le contexte. Exemple à Liège avec le projet Wabi Sabi, un concept-store dédié au Japon qui doit ouvrir dans les prochains mois et mélangera épicerie, boutique et bar.

Pour terminer l’aménagement du lieu, son concepteur Vincent Renard a fait appel au crowdfunding via la plateforme en ligne Ulule, un géant français du financement participatif. Avec un succès au-delà de ses espérances. "Je suis super heureux ! Le financement a été ouvert le 4 octobre. En moins de 2 heures, j’avais récolté 5000€", ce qui était l’objectif minimal, le premier palier qu’il s’était fixé. Puis les contributeurs ont continué à affluer régulièrement. "En un jour, j’avais eu 7500€. Plus de 10.000€ en moins de 3 jours et la barre des 12.000€ a été atteinte en 8 jours", se réjouit-il.

Un investissement dans l'économie locale qui séduit

L’objectif désormais ? "Je vise les 15.000€". Avec encore deux semaines restantes pour contribuer, il espère bien y parvenir. "La digitalisation, via l'émergence de plateformes spécialisées (Kickstarter, KissKissBankBank, Ulule, ... ndlr) a, bien sûr, permis cette visibilité. C'est une bonne nouvelle puisqu'on parle bien ici de soutenir l'économie réelle et locale", estime M. Servais.

"J’en connais d’autres qui font aussi du crowdfunding et ça marche. Puis d’autres encore qui vont le faire et me posent des questions", explique Vincent Renard. Signe que malgré le Covid, le crowdfunding continue de fonctionner.

Et puis, les contributeurs sont aussi récompensés de leur investissement. "Avec le crowdfunding, ils reçoivent une contrepartie", ajoute-t-il. Chez lui, "à partir de 10€, ils reçoivent une boisson. Et au maximum, à 500€, une 'bouffe' pour 10 personnes", explique encore le futur patron du concept-store, qui n’a donc pas souffert de la crise du coronavirus pour son financement.

Seule conséquence : "J’espérais ouvrir en décembre, mais avec les nouvelles mesures de reconfinement, je vais reporter. Ça me laissera plus de temps pour les travaux" réalisés grâce au crowdfunding, positive-t-il.

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