Accueil Actu

Le diesel à 3€ le litre à la pompe, une possibilité? "Je n'ai pas de boule de cristal", regrette Olivier Neirynck

Olivier Neirynck, directeur technique de la Fédération belge des négociants en combustibles et carburants, était l'invité du RTL Info 13h. Il a évoqué la situation compliqué des pompistes et l'augmentation du prix du diesel.

Des pompistes vendent le diesel à 2,44€ puis ferment car ils disent vendre à perte. Quel est ce phénomène de vente à perte dans les pompes à essence? Selon Olivier Neirynck, les pompistes ont deux contraintes à respecter. "Le prix maxima officiel et l'interdiction de vente à perte", explique-t-il. "Dans le contrat programme qui fixe les prix maxima officiels, seul le dernier maillon de la chaîne doit respecter ce prix maxima. Les autres maillons, les pétroliers, vendent aujourd'hui et depuis le début de la crise bien plus cher, mais au prix réel, aux distributeurs."

Selon le directeur technique de la Fédération belge des négociants en combustibles et carburants, c'est là que ça coince. "Ça fait plus de deux semaines qu'on demande au gouvernement de se pencher sur le problème et de trouver une solution pour que tout le monde puisse s'y retrouver, les pompistes également", dit-il.

Plus d'une centaine de stations fermées

Selon lui, le chiffre de 2,44€ annoncé reflète le prix réel auquel les pompistes achètent le diesel. "Or, il est aujourd'hui fixé à 2,084€", indique Olivier Neirynck. "C'est là que nous avons un problème. On ne peut pas demander au pompiste de sortir chaque fois 40 cents de sa poche pour le consommateur, c'est pour tomber en faillite." On ne peut néanmoins pas fermer toutes les pompes. "Il y a certaines pompes qui ont bravé l'interdiction du prix maxima officiel et qui n'ont pas le choix", poursuit-il. "Et il y a plus d'une centaine de stations services actuellement qui ferment momentanément leurs pompes en attendant que le prix maxima officiel arrive à ces 2,44€."

Quelles sont alors les pistes acceptables pour le secteur?

Selon Olivier Neirycnk, le secteur doit jouer sur le contrat programme, le contrat signé entre le ministre des Affaires économiques et de l'énergie et la Fédération Pétrolière Energia. "Ces deux partenaires et ces signataires doivent impérativement aujourd'hui trouver une solution pour que nous, les distributeurs, ne soyons pas obligés d'acheter vilain et bien cher pour ne pas pouvoir revendre", dit il. "C'est très technique. C'est le facteur cas dont on a fait mention et le seuil des sept jours qui nous pénalise énormément."

Le prix du litre de diesel pourrait-il dépasser les 2,50€?

Pour Olivier Neirynck, la réponse est oui. "Sauf si on a l'abaissement des accises. La proposition sur la table et de revenir au plancher européen. Donc au lieu d'avoir 600€ au 1000 litres pour le diesel et l'essence, on redescendrait à 330€. Ça fait quand même une diminution de près de 30 centimes au litre. Et le courage politique, s'il est là, ça peut se faire dès demain."

Le prix de pétrole augmente sans pénurie, quel est le problème finalement?

Le directeur technique de la Fédération belge des négociants en combustibles et carburants indique que le pétrole est extrêmement sensible aux tensions géopolitiques car il est coté sur les marchés boursiers. "Le conflit en Ukraine est un des éléments principaux expliquant les hausses vertigineuses. Et la demande de produits finis qui explose. C'est vraiment ça qui justifie aujourd'hui les prix exorbitants qui ne sont pas près de s'arrêter."

Et le litre de diesel à 3€, une possibilité?

"J'ose espérer que non mais je n'ai pas la boule de cristal malheureusement", conclu-t-il en affirmant que ce n'est pas improbable non plus.

À lire aussi

Sélectionné pour vous