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Le gouvernement veut booster le taux d'emploi: demandeurs d'emploi, Jordan, Catherine et Sacha se confient sur leur attentes

L'objectif, pour 2030, est que 80% des personnes en âge de travailler aient un boulot. Le Fédéral et les Régions se sont rassemblés ce mardi avec les partenaires sociaux et des acteurs du monde du travail pour dégager des pistes de réflexion. Aujourd'hui, nous avons voulu donner la parole aux premiers concernés, aux demandeurs d'emploi qui sont souvent stigmatisés. Quelle est leur réalité, quelle est leur quotidien, quelles sont leurs attentes ?

Nos reporters ont rencontré Jordan, un jeune homme diplômé cumulant 6 années de chômage. Volontaire et motivé, il ne compte plus ses candidatures. "La plupart du temps, je n’ai pas énormément de réponse des employeurs, ou alors ce sont des réponses négatives soulignant que je n’ai pas assez d’expérience ou que mes diplômes sont trop élevés", décrit Jordan.

A 28 ans, il voit souvent des plus jeunes passer devant lui car ils bénéficient d’aide à l’emploi plus avantageuses. Pourtant, dans son domaine, l’hôtellerie, il y a des propositions de jobs surtout depuis la réouverture des cafés et restaurants. "C’est surtout des temps partiels avec énormément de noir, ce que je ne trouve pas logique pour ma carrière ni ma future pension", poursuit Jordan.

Être demandeuse d’emploi et bientôt chômeuse, c’est la réalité que s’apprête à connaître Catherine après 15 ans en tant que secrétaire médicale. "Ca n’est pas simple du tout et j’ai été débordée psychologiquement et physiquement par tout ce qui m’est tombé dessus sans m’y attendre", estime-t-elle. C’est un accident de voiture qui a tout fait basculer suivi de soucis au dos et aux cervicales. Aujourd’hui, sa vision du chômage a changé. "Réduire les demandeurs d’emplois, c’est une chose mais il faut connaître toutes les raisons : pourquoi on en est là ? Et il faudrait nous aider aussi quelque part", considère Catherine.

Sacha, 21 ans, fait lui partie des 43% de demandeurs d’emploi qui n’ont pas terminé leurs études secondaires. Le Forem lui a proposé une formation d’électricien. "J’ai arrêté, ça ne me plaisait pas, témoigne Sacha. Ce n’est pas vraiment mon domaine. Je préfère la vente, tout ça, ça m’intéresse j’aimerais évoluer là-dedans. Bien souvent, sans formation dans le domaine précis comme par exemple l’automobile ou alors l’expérience probante, eh bien les CV restent sans réponse, ou alors, ça ne fonctionne pas". Toujours chez ses parents, sans chômage ni CPAS, il travaille de temps en temps, selon les propositions des agences d’interim. "Si d'ici mes 25 ans, je n'ai pas quelque chose de stable, ça va être dur. Plus le temps passe, plus ça devient compliqué. Tout est cher. Un loyer par exemple est cher et un propriétaire ne vous acceptera pas si vous n'avez pas de contrat."

S'il pouvait revenir en arrière, Sacha terminerait ses études secondaires. Catherine ne comprend toujours pas pourquoi la mutuelle ne lui a pas laissé un peu plus de temps. Jordan s'inquiète lui d'une possible exclusion définitive du chômage dans quelques années.

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