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Le secteur agroalimentaire sous tension en raison de la crise ukrainienne: "Il faut soutenir notre agriculture wallonne"

Nous connaissons en Belgique un risque de pénurie pour certains composants essentiels de l'alimentation de la volaille en provenance d'Ukraine.

Depuis plusieurs mois, ce secteur connait une augmentation généralisée des coûts de production : augmentation du prix de l'énergie et de certains composants alimentaires de la volaille. Conséquence ? Acheter des œufs risque de vous couter plus cher.

Dominique Lebrun, agricultrice wallonne en témoigne : aujourd'hui, nourrir ses poules lui coûte cher : "On a commencé avec une nourriture à 447 euros la tonne et ma dernière facture est à 585", explique-t-elle.

Une partie des composants de la nourriture provient d'Ukraine. Le pays a récemment instauré des quotas de production et Dominique craint donc de ne pas recevoir assez de nourriture : "Les contrats sont faits mais est-ce qu'ils vont être respectés ?"

Financièrement, la situation est peu viable et le consommateur pourrait payer ses œufs plus chers. "Si on dit : demain, on augmente de 5 cents, on augmente de 5 cents, mais bon, on aime bien aussi de respecter nos clients et d'essayer de garder un prix", constate l'agricultrice.

Le prix de l'engrais a triplé

L'engrais nécessaire à la composition des céréales pour alimenter les volailles, a lui aussi triplé. Prix minimum actuel : 640 euros la tonne contre 180 l'an dernier. "Je ne sais pas si tout le monde saura payer ses factures. Si on dépasse les 1.000 euros, y'en a qui n'en mettront plus", note Dominique.

Pour Caroline De Coster, Conseillère à la fédération wallonne de l'agriculture, les difficultés d'approvisionnement ont deux implications : "un impact au niveau du cout des aliments mais aussi sur la performance des aliments, parce qu'on sera susceptibles de changer la composition des aliments pour s'adapter à cette pénurie".

Quel rôle le consommateur peut-il jouer ?

Le secteur attend que l'Europe prenne des mesure concrètes pour réduire les tensions sur le marché alimentaire. Le consommateur a aussi un rôle à jouer selon l'experte.

"On a une hausse généralisée des coûts mais ce n'est pas aux agriculteurs, aux exploitations familiales wallonnes à faire tampon. Il faut que cette augmentation des coûts soit répercutée sur l'ensemble de la filière. Et effectivement, chacun doit prendre ses responsabilités, y compris le consommateur en continuant à aller vers nos produits pour soutenir notre agriculture wallonne", déclare encore Caroline De Coster.

Pourquoi le poulet bio est principalement concerné ? 

Cette pénurie d'approvisionnement touche le secteur de la volaille bio, plus spécifiquement.

"Au niveau des aliments pour volaille, on est en partie dépendants de l'Ukraine. Et c'est à cause de ça qu'on se retrouve avec une pénurie, notamment en volaille bio où on est plus dépendants de certaines matières premières qui viennent de l'Ukraine, conseillère à la fédération wallonne de l'agriculture. Certains composants ne peuvent pas être produits chez nous ou très très difficilement, notamment le soja bio. Il y a des essais qui sont faits chez nous, on en produit un tout tout petit peu mais vraiment pas assez."

Une task force réunissant des experts sera lancée aujourd'hui pour évaluer l'impact du conflit sur les secteurs de l'agroalimentaire.

Dans l'alimentaire, une entreprise sur trois a déjà réduit ou compte réduire sa production, selon L'Echo.

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