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Les communes wallonnes puisent dans leurs économies: quelles conséquences pour les citoyens?

Les réserves financières des communes wallonnes ont fondu de moitié entre 2011 et 2018. Elles sont passées de 643 à 322 millions d'euros. Les communes sont obligées de puiser dans leurs économies en raison de décisions fédérales ou régionales.

Par exemple, les recettes qu'elles tirent de l'impôt des personnes physiques diminuent à cause du tax-shift, dont le but est de baisser les charges des entreprises et la fiscalité sur les revenus.

Pourquoi depuis dix ans, les communes wallonnes ont-elles dû puiser dans leurs réserves ? Et avec quelles conséquences? Notre journaliste Bernard Lobet a posé ces questions à Julien Flagothier, conseiller en finances publiques à l’Union de villes et communes de Wallonie.


"Une série de pressions sur les recettes communales"

"Il y a tout d’abord tout ce qui concerne l’augmentation des dépenses que ce soit au niveau des zones de police des zones de secours, et des dotations octroyées aux CPAS", explique-t-il. "Il y a aussi toute une série d’éléments de pression sur les recettes communales (tax-shift qui pèse sur les recettes que tirent les communes de l’emploi des personnes physiques). Il y a évidemment deux conséquences pour les citoyens : une diminution parfois du nombre de projets d’investissements et pour certaines communes, une augmentation de la fiscalité pour assurer plus de recettes et donc le fonctionnement optimal de la commune."


"On diminue les missions de qualité"

Il y a aussi une grosse pression sur les dépenses des zones de police. Exemple à La Louvière où notre journaliste s'est rendu.

Le budget de la police y est de 25 millions d’euros. Les 2/3 sont assumés par la commune et 1/3 par le Fédéral. Problème: les dépenses augmentent.

"90% des coûts de la zone sont des coûts en personnel. Comme ceux-ci augmentent plus vite que l’index, c’est la commune qui est obligée de pallier au fait que la dotation fédérale est indexée", indique Eddy Maillet, le chef de corps de la zone de police.

Il met également en avant un deuxième problème concret. "Nous recevons des jeunes policiers de l’académie qui n’ont plus de gilets pare-balles. 1.200 policiers formés par an, cela représentent 1,2 million de frais assurés par le Fédéral et qui sont déportés sur l’ensemble des zones de police et donc sur les budgets communaux."

Les Louviérois en souffrent-ils ? "On diminue forcément l’offre de service aux citoyens en assurant les missions urgentes, en étant par ailleurs moins présent dans les quartiers, dans des missions de qualité et de contact direct", conclut Eddy Maillet.

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