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Les ingénieurs "plus que jamais" en position de force sur le marché de l'emploi: comment l'expliquer?

Dans sa chronique au sujet de l'’économie et de la consommation, Bruno Wattenbergh a parlé études, professions et ingénieurs. Est-ce que les études d’ingénieurs continuent à payer, est-ce que les jeunes diplômés sont toujours aussi courtisés malgré le covid?

"Plus que jamais", souligne Bruno Wattenbergh. "La technologie s’invite chaque jour un peu plus dans nos vies privées et professionnelles, nous sommes chaque année un peu plus technodépendants … et ce sont ces ingénieurs qui conçoivent et fabriquent ces technologies que ce soit des produits ou des logiciels. Résultat, le COVID n’a pas altéré la chasse aux ingénieurs. La demande est plus forte que jamais, la pénurie est toujours là aussi. La démonstration la plus simple c’est qu’un nombre significatif de futurs ingénieurs signent leurs contrats avant d’être diplômé."

Mais se comportent-ils professionnellement comme leurs ainés ?

"Non. Et c’est ce que confirme Benoit July et les dirigeants des écoles d’ingénieurs. D’abord, les jeunes sont beaucoup plus sélectifs que leurs ainés. Ils posent des questions sur la raison d’être de l’entreprise, est-elle durable ? Respecte-t-elle l’humain et la planète ? Seront-ils fiers de travailler dans cette entreprise ? Mon expérience de professeur m’a aussi appris que des marques de renom hier, sont diabolisées par nombre d’étudiants aujourd’hui. Les clichés sont légions."

Le package salarial ne suffit plus ?

"Il doit être présent, mais certains refusent une voiture de société par exemple. Et la plupart s’attendent aujourd’hui à pouvoir déterminer leur avantages comme ils le veulent sur base d’un budget. Ce qui fait aussi la différence, ce sont d’excellents étudiants en ingénieur de gestion qui me disent par exemple ne pas vouloir postuler chez les plus grands des bureaux de consultance pour préserver l’équilibre entre vie privée et professionnelle."

Est-ce que ce surcroit d’exigences les rend aussi moins fidèle ?

"Un des doyen interrogé dans l’article du Soir explique qu’il recontacte les jeunes ingénieurs récemment diplômés et si 90% d’entre eux ont trouvé un job, un an après, un tiers a déjà changé de job. Mais c’est loin d’être surprenant : une forte demande, une pénurie d’offre, la partie la plus en force peut se permettre de se tromper et de changer d’employeurs assez facilement."

Un dernier apprentissage? "C'est le rapport à la technologie. On peut penser qu’un ingénieur est passionné par la technologie, par l’état de l’art, par le geste technologique. Ils le sont toujours. Ce qui change, c’est qu’ils sont passionnés aujourd’hui parce les différentes manières de mieux utiliser la technologie, d’économiser les ressources, les moyens. Une forme de frugalité au service de la société.

Et cela tombe bien car celles et ceux qui résoudront les enjeux climatiques, les maladies chroniques, le vieillissement de la population ou encore la démographie, le feront en grande partie grâce à l’utilisation de la technologie. 

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