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Les marchés boursiers marquent le pas face au rebond de la pandémie

(Belga) Les inquiétudes liées à l'épidémie de Covid-19 sont revenues en haut des préoccupations des marchés mondiaux, qui ont terminé en partie dans le rouge vendredi après des mesures de restrictions prises en Autriche et en Allemagne.

L'Europe a terminé en repli: Paris a perdu 0,42%, Londres 0,45%, Francfort 0,38% et Milan 1,17%. Wall Street a conclu divisée. Le Dow Jones a cédé 0,75%, inscrivant une perte pour la 3e séance d'affilée, tandis que le Nasdaq, à forte concentration technologique, a terminé en hausse de 0,40% sur un nouveau record. L'adoption par la Chambre des représentants du gigantesque plan de réformes sociales du président Joe Biden, une victoire d'étape cruciale avant son examen par le Sénat, n'a guère soutenu le marché. Andreas Lipkow, analyste de Comdirect, constate que "ce sont très clairement les craintes d'une détérioration de la situation liée au Covid-19" qui ont ressurgi sur les marchés boursiers.  L'Autriche a annoncé un reconfinement de l'ensemble de sa population dès lundi, devenant ainsi le premier pays de l'UE à prendre une telle mesure face à la résurgence des cas de Covid-19. L'Allemagne a imposé de sévères restrictions aux non-vaccinés, qui ne pourront plus accéder à des lieux publics comme des restaurants. Et la Bavière et la Saxe ont annulé tous les marchés de Noël. Pierre Bismuth, directeur général de Myria AM, note de son côté une "respiration" mesurée des marchés, qui "digèrent une nouvelle qui va à contre-courant de ce qu'on prévoyait".  Les craintes liées à la pandémie se sont surtout fait sentir sur les rendements obligataires qui baissent nettement, les investisseurs se ruant vers les actifs moins risqués tels que les obligations. Le taux d'intérêt de la dette américaine à dix ans s'est détendu à 1,54% contre 1,58% la veille. Et en Europe, les taux des emprunts à court terme ont "rarement été aussi bas", selon M. Bismuth, montrant un recul des anticipations de hausse de taux des Banques centrales par les investisseurs.  La volatilité de la séance est aussi exacerbée par les "trois sorcières", à savoir l'arrivée à échéance de plusieurs contrats et options sur les indices, ce qui génère des volumes d'échanges fournis. Le secteur du voyage, habituellement le plus touché par les conséquences économiques des restrictions sanitaires, s'affichait nettement en baisse après la décision autrichienne.  À Paris, Air France-KLM a perdu 1,15%, Airbus 3,41% et Accor 3,26%.  À Londres, IAG (British Airways et Iberia) a reculé de 3,77% et Easyjet de 2,70%. À Dublin, Ryanair a lâché 2,03% et a annoncé par ailleurs le retrait en décembre de son titre de la Bourse de Londres. À New York, les compagnies aériennes s'affichaient également en rouge et le numéro un mondial des croisières Carnival a conclu en baisse de 2,20%. À l'inverse, les valeurs de la santé s'en sortaient mieux: à Paris, le géant français des laboratoires d'analyses Eurofins Scientific, dont la croissance a été portée par l'explosion des tests anti-Covid, a gagné 2,15% et Sanofi 0,71%. À New York, BioNTech, le partenaire de Pfizer, a grimpé de 5,73% et Moderna de 4,92%, après le feu vert donné par les autorités sanitaires américaines à une troisième dose de vaccin anti-Covid pour tous les adultes entièrement vaccinés il y a au moins six mois. Les autorités sanitaires canadiennes ont de plus autorisé le vaccin Pfizer/BioNTech pour les enfants de 5 à 11 ans. Les nouvelles sur le front de l'épidémie ont fait chuter les cours du pétrole: le cours du baril américain de WTI pour livraison décembre a reculé de 3,68% à 76,10 dollars et celui de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a cédé 2,89% à 78,89 dollars. L'euro a chuté de 0,70% face au billet vert à 1,1291 dollar. Valeur refuge par excellence, le franc suisse a retrouvé ses plus hauts niveaux depuis 2015, à 0,9538 euro (+0,40% par rapport à la clôture de jeudi). Le bitcoin grappillait 0,54% à 57.902 dollars. (Belga)

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