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Restructuration chez Proximus: les syndicats déposent un préavis de grève, mais n'appellent pas à débrayer

Des employés ont décidé de se croiser les bras spontanément après avoir appris que la direction envisageait de délocaliser les call centers externes à l’étranger.

L'annonce par la direction de Proximus d'un "plan de transformation" à trois ans, passant potentiellement par 1.250 engagements mais aussi 1.900 suppressions d'emploi, a suscité beaucoup d'émotion au sein du personnel. Il a aussi provoqué quelques arrêts de travail épars dans plusieurs centres d'appels de l'opérateur télécoms, mais aucun débrayage d'envergure. Les employés de certains call centers de Proximus ont décidé d’arrêter le travail en signe de protestation. Le siège principal, à Bruxelles, ainsi qu'un bureau de Mons, deux de Hasselt, deux de Bruges, et dans une moindre mesure un bureau de Namur, étaient impactés, selon nos informations.

"Pour l'instant, nous demandons au personnel de travailler. Nous mènerons des actions plus tard si cela s'avère nécessaire", a indiqué Jean-Claude Philippon, du syndicat SLFP, alors que la direction de Proximus et les syndicats doivent se rencontrer la semaine prochaine pour entrer dans le vif du sujet de la concertation sociale.

Un préavis de grève a été déposé jeudi par les syndicats à l'issue d'une réunion de la commission paritaire extraordinaire de Proximus au cours de laquelle les représentants des travailleurs ont obtenu la confirmation que 1.900 emplois allaient disparaître et que 1.250 engagements allaient être effectués. "Il est inacceptable que la réduction des coûts ne se fasse que sur le dos du personnel", a réagi à l'issue de la réunion Laurent Malengreau, vice-président CGSP pour le secteur télécom-aviation. Si un préavis de grève est déposé, les syndicats n'appellent toutefois pas à l'action.

La réunion avec la direction de l'entreprise de télécommunications n'a pas rassuré les syndicats: Proximus va supprimer 1.900 emplois et procéder à 1.250 recrutements. "La manière de travailler est réformée en vue de se diriger vers la digitalisation", a expliqué M. Malengreau. "Il est vrai que certaines structures de l'entreprise ne sont plus à jour et toute une partie du personnel devra être formée, ce qui sera entièrement à charge de l'entreprise. Mais chacun n'aura pas la capacité ou le potentiel de s'adapter à cette digitalisation", a-t-il pointé, citant notamment les membres du personnel plus âgés.Les syndicats regrettent en outre un manque de clarté quant aux profils visés.

"Chaque employé est potentiellement concerné. 1.900 suppressions, ça représente une personne sur six", s'est exclamé Stéphane Daussaint, de la CSC Transcom. "Dorénavant, tout le monde va craindre pour la stabilité et l'évolution de son emploi", a-t-il souligné, ajoutant qu'il s'agissait bien de suppressions d'emploi, avec éventuellement des licenciements en bout de course."Les travailleurs méritent plus de respect que cela. Nous n'avons pas reçu d'informations supplémentaires que le communiqué de presse envoyé", a pointé le syndicaliste de la CSC. "Nous comprenons qu'une réduction des coûts soit nécessaire mais nous n'acceptons pas qu'elle se fasse uniquement sur le dos du personnel, qui doit toujours s'adapter encore plus", a enchaîné M. Malengreau..

Les syndicats vont désormais informer les travailleurs. Un agenda a été convenu avec la direction, qui "veut entretenir le dialogue social" selon les syndicats. Les représentants des travailleurs doivent encore consulter leur base pour recevoir un mandat de négociation.Après deux jours de rumeurs, l'entreprise Proximus a confirmé jeudi matin son plan de transformation sur une période de trois ans qui comprend 1.900 suppressions d'emploi et 1.250 engagements, dont 750 recrutements ICT et 500 profils supplémentaires dans les nouveaux domaines digitaux.

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