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Peugeot-Citroën veut licencier plus de 90 travailleurs en Belgique: "Le choc est grand"

C'est une mauvaise nouvelle pour l'emploi. Plus de 90 emplois sont menacés chez Peugeot-Citroën en Belgique qui compte renforcer les synergies entre les deux marques. L'importateur en Belgique du Groupe a confirmé jeudi son intention de procéder à une réorganisation de ses activités au Benelux mais la direction n'a pas communiqué de précisions quant au nombre d'emplois qui seraient concernés.

L'importateur en Belgique du Groupe PSA, fabricant des voitures des marques Peugeot et Citroën, a annoncé une réorganisation de ses activités en Benelux, mercredi lors d'un conseil d'entreprise extraordinaire au siège Peugeot de Braine-l'Alleud.

Ce jeudi matin, la direction a confirmé son intention de procéder à la réorganisation de ses activités en Benelux, mais n'a pas communiqué de chiffres précis quant au nombre de pertes d'emploi. "La priorité pour le constructeur est de retrouver la rentabilité. Le rendement du Groupe PSA n'est toujours pas satisfaisant à ce jour", a indiqué la directrice de la communication de Peugeot Benelux, Anouk van Vliet.


72 postes chez Peugeot, 21 chez Citroën

Des rumeurs de restructuration circulaient mais les représentants des travailleurs ne s'attendaient pas aux chiffres cités, à savoir 72 postes chez Peugeot et 21 chez Citroën à ce stade. La direction désire regrouper certaines fonctions des deux entités, comme l'import ou le back office. "Le groupe PSA a annoncé une nouvelle organisation de la plaque Benelux. Dans le cadre de cette réorganisation, sont annoncés un regroupement de toutes les fonctions back office pour le Benelux, un renforcement des synergies entre les marques Citroën, Peugeot et DS et le regroupement de l'import en une seule entité juridique. Cela conduit à une externalisation de toute une série de métiers", a indiqué Anetta Verstraeten, Secrétaire permanente à la CNE. "Le choc est grand. Le personnel ne s'attendait pas à cela. Nous poserons des questions durant la phase d'information pour analyser le dossier en profondeur et envisager des alternatives", a-t-elle ajouté. 

Les licenciements portent sur environ un quart de l'ensemble du personnel des deux marques, principalement dans les secteurs administratifs où différentes tâches pour les deux marques seront regroupées en un seul et unique service. L'import de Citroën et de Peugeot ne représentera aussi plus qu'une seule entité. La procédure Renault sera déclenchée pour ces licenciements collectifs.


"C'est une fameuse claque !"

"C'est une fameuse claque ! Comment va-t-on pouvoir tourner avec un quart du personnel en moins", s'offusque une employée qui nous a contactés via notre page Alertez-nous pour dénoncer cette situation difficile. "Le personnel de ces deux sociétés est dans l'incertitude depuis des mois. L'ambiance de travail est devenue très lourde. Une réorganisation s'amorce chez nous alors qu'en France on distribue des primes", a-t-elle ajouté. 


Certains travailleurs ont appris la nouvelle par voie de presse

Ce jeudi matin, tous les travailleurs du siège commun ont eu une communication au personnel à 9 heures. Malheureusement, comme le déplore Pascal Strube, permanent Setca pour le Brabant Wallon, certains d'entre eux avaient déjà appris la nouvelle plus tôt par voie de presse. "Par décence pour les travailleurs, je voulais que l'information ne fuse pas dans les médias avant ce matin", confie-t-il. 

"C'est un choc pour les travailleurs", ajoute Pascal Strube. "Ils n'ont rien demandé, ils ont toujours fait leur boulot. Ca en appelle aussi aux mesures gouvernementales, notamment les prépensions. Il faut réactiver les prépensionnés et les chômeurs, c'est bien, mais ces 96 travailleurs avaient un emploi. Que vont-ils faire? Va-t-on les additionner aux 650.000 autres qui voudraient travailler? Dans l'entreprise, que fait-on? On n'a même pas une manette pour faire sortir ces travailleurs de la façon la plus décente possible."


Aucune action n'est prévue pour l'instant

La semaine prochaine débutera la phase de consultation avec la direction. "Notre objectif, c'est de proposer des solutions alternatives pour éviter cette perte massive d'emploi ou, au moins, diminuer l'impact annoncé", explique Anetta Verstraeten, Secrétaire permanente à la CNE. 

Pour l'instant, aucune action n'est prévue de la part des travailleurs. Selon un permanent de la FGTB, la situation doit avant tout être analysée. Organiser une action serait prématuré. Pour la Secrétaire permanente à la CNE, "cela dépendra de l'état d'avancement des discussions avec les travailleurs". "Quand cette phase sera clôturée, on aura besoin de force pour réduire le nombre d'impactés et limiter la casse. Et ceux qui seront véritablement impactés, il faudra les faire sortir le plus dignement possible", ajoute Pascal Strube. 

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